C'est probablement Carey Price qui a le mieux résumé le début de saison du Canadien, après le difficile triomphe arraché en prolongation, samedi soir à Nashville: «Nous avons eu l'air de Jekyll et Hyde à quelques reprises depuis le début de l'année...»

Si le gardien du Canadien a senti le besoin de faire référence au célèbre récit anglais pour résumer ce début de 2013-2014, ce n'est pas pour rien. Car le club montréalais semble en effet avoir deux visages: le visage d'une équipe de premier plan et celui d'une équipe qui aura du mal à être des séries.

C'est un peu le constat qu'on peut dresser après 38 rencontres, alors que le Canadien n'est qu'à trois matchs de la mi-saison. Un exemple parmi tant d'autres: le Canadien a muselé les Bruins de Boston au Centre Bell le 5 décembre, avec une impressionnante victoire de 2-1. Une semaine plus tard très exactement, ce même Canadien s'écrasait contre les très ordinaires Flyers à Philadelphie.

Qui est le vrai Canadien? Très bonne question...

«Nous avons connu des hauts et des bas, a admis l'attaquant Max Pacioretty samedi soir à Nashville. Mais quand nous sommes à notre mieux, nous pouvons rivaliser avec n'importe quelle équipe dans cette ligue. Quand on joue pendant 60 minutes, on peut rivaliser avec n'importe qui.»

Le fameux problème des 60 minutes est une autre source d'inquiétude pour la formation montréalaise, qui commence parfois ses matchs en retard et qui connaît à l'occasion des relâchements.

«Je suis heureux du potentiel qu'on affiche, a ajouté le capitaine Brian Gionta avant la pause des Fêtes. Mais nous devons trouver une façon de jouer avec plus de constance. Nous sommes une très bonne équipe quand on dispute des rencontres à notre façon.»

Malgré les hauts et les bas, le Canadien a tout de même surpris en ce début de saison. À commencer par Carey Price, qui s'est comporté comme un gardien de premier plan et qui devrait recevoir sous peu une invitation pour Sotchi. P.K. Subban et Andrei Markov ont rayonné à la ligne bleue, alors que Tomas Plekanec, Alex Galchenyuk et Max Pacioretty ont tour à tour provoqué des flammèches en attaque.

Les déceptions? À ce chapitre, le nom de Daniel Brière semble être une évidence. Le vétéran a-t-il du mal à trouver sa place ici, ou bien est-ce que l'entraîneur Michel Therrien est incapable de lui dénicher un rôle dans sa formation? Mystère.

Après un énorme passage à vide qui aura fait jaser, même à l'hôtel de ville, David Desharnais a enfin retrouvé son rythme. Mais voici que d'autres attaquants se cherchent en milieu de parcours. Parmi ceux qui ont été portés disparus récemment et que l'on ne voit plus: Rene Bourque (un seul point à ses 10 derniers matchs), Lars Eller (deux points à ses 10 derniers matchs), et même Brendan Gallagher (trois points à ses 10 derniers matchs).

Malgré tout, le Canadien amorce quand même sa pause des Fêtes avec une place au quatrième rang de l'Association de l'Est. Cela dépasse sans doute la majorité des attentes, mais voici qu'arrive le bout le plus difficile, celui de la deuxième moitié du calendrier, là où l'équipe avait entrepris une longue chute la saison dernière. Une longue chute qui s'était conclue, on le sait, par une sortie rapide au premier tour des séries face aux Sénateurs d'Ottawa.

Carey Price se souvient de tout ça, et il sait très bien ce que lui et sa bande auront à faire pour fabriquer une conclusion plus heureuse cette fois-ci.

«Il va falloir afficher plus de constance lors de la deuxième partie de la saison, a noté le gardien. Je crois qu'il faut s'appuyer un peu plus, améliorer notre communication entre joueurs sur la glace.»

Le prochain match du Canadien aura lieu le 28 décembre, contre le Lightning à Tampa Bay. D'ici là, les joueurs montréalais peuvent sourire un peu... mais pas trop. Parce que le plus difficile est à venir.