Lorsque le poste d'entraîneur des gardiens est devenu vacant après le départ de Pierre Groulx, certains pensaient que Marc Bergevin approcherait Olaf Kolzig, qui était un employé des Capitals de Washington à temps partiel.

En tant que copropriétaire des Americans de Tri-City, dans la Ligue de l'Ouest, Kolzig avait vu Carey Price faire des miracles avec son équipe junior. Les deux hommes ont développé un certain contact par la suite, Price est devenu porte-parole de la fondation Carson Kolzig pour les enfants autistes, et il est même retourné s'entraîner à Tri-City durant le lock-out de 2012.

Toutefois, Kolzig avait élaboré avec l'ancien entraîneur des gardiens à Washington un plan visant à le remplacer au début de la présente campagne.

«Mon intention a toujours été d'être ici à Washington et d'autres chances comme celle-là n'ont jamais été sur mon écran radar», a-t-il précisé.

Ça n'empêche pas Kolzig d'avoir suivi de près le développement de Price. L'impression qu'il lui avait laissée était trop vive.

«Je me souviens combien je le trouvais athlétique, fluide et fort techniquement, confie Kolzig. Bien plus que je l'étais à son âge... et même à mon arrivée dans la LNH. Il avait tellement de puissance et de contrôle.

«Ça ne faisait aucun doute dans mon esprit qu'il deviendrait une vedette de la LNH.»

«Tu dois y aller avec Carey»

Kolzig a toujours cru que Price avait l'attitude psychologique idéale pour jouer à Montréal.

«Être le gardien du Canadien, c'est comme lancer pour les Yankees de New York. Chaque performance est scrutée à la loupe et il faut être à la hauteur.

«Carey est encore relativement jeune et on voit qu'il s'est bien remis de sa fin de saison dernière. Il a de très bons arguments pour être le gardien titulaire de l'équipe olympique canadienne.»

Kolzig s'occupe chez les Capitals du jeune Braden Holtby, qui a été invité lui aussi au camp de perfectionnement d'Équipe Canada en août dernier. Verrait-il son poulain supplanter Price?

«J'aime les deux, mais c'est une question de pure expérience, a-t-il répondu. Carey a gagné la médaille d'or au Mondial junior et il joue bien dans le marché où il y a le plus de pression. Tu dois y aller avec lui.

«Cela dit, j'aimerais bien que Braden y aille à titre de troisième gardien, de façon à ce que l'équipe canadienne permette à un jeune de prendre de l'expérience internationale.»

Entre maturité et habiletés

On dit souvent que la LNH est de plus en plus une ligue de jeunes. Mais selon Kolzig, ce n'est pas le cas des gardiens. L'ancien portier des Capitals estime que le croisement de l'expérience d'un gardien et du sommet de ses habiletés athlétiques continue de se trouver à la fin vingtaine ou au début de la trentaine.

D'où l'idée qu'un gardien comme Carey Price a encore une marge de manoeuvre pour se développer.

«C'est à cette période-là qu'on commence à jouer régulièrement sans se soucier du résultat, explique Kolzig. C'est plus difficile pour les jeunes de garder la tête froide. Ils jouent dans la LNH, ils retrouvent dans le vestiaire des joueurs qu'ils idolâtraient quand ils étaient petits, ils restent dans les meilleurs hôtels, volent en avion nolisé, ont des fans partout et gagnent des sommes d'argent ridicules. C'est parfois difficile à gérer.

«Il y a quelques années, Carey a vécu un peu trop à fond les joies de Montréal, mais il est maintenant marié et il s'est rangé. Et dans son cas, non seulement il jouait dans la LNH, mais il jouait à Montréal, là où il n'y a pas de meilleur endroit pour gagner, mais où tout le monde est au courant quand tu ne joues pas bien.»