La plupart des membres du Canadien se doutaient bien qu'un jour, d'anciens joueurs intenteraient une poursuite contre la Ligue nationale de hockey. Mais ils ne s'attendent pas à ce que cela change quoi que ce soit dans le monde du hockey.

La poursuite en question est tombée lundi soir, quand 10 anciens joueurs du circuit, incluant les ex-attaquants Gary Leeman et Rick Vaive, ont déposé un recours collectif. Ils accusent les patrons de la LNH d'avoir dissimulé l'impact négatif des commotions cérébrales sur leur vie.

La suite de ce dossier complexe demeure évidemment inconnue, mais dans le vestiaire du Canadien, on ne croit pas que cela va mettre fin au style de hockey pratiqué chaque soir sur les patinoires du circuit.

«C'est un dossier qui est très sérieux, parce qu'il touche beaucoup de gens, a répondu le défenseur Josh Gorges. Mais c'est dur de commenter parce que c'est dur de prévoir ce qui va arriver.»

La poursuite en question pourrait laisser croire que le dossier des bagarres sera de nouveau étudié avec attention, que les dirigeants du circuit pourraient se demander si ce ne serait pas une bonne idée de se débarrasser des bagarres une fois pour toutes.

Mais selon George Parros, ça n'arrivera pas.

«Ce ne sera pas la fin des bagarres à cause de cette histoire-là, a expliqué le poids lourd du Canadien. (Le recours collectif) n'a rien à voir avec la question des bagarres. Quand on saute sur la glace, on est conscients des risques qui sont présents. Le hockey est un sport de contact, on le sait. J'ai subi une commotion cérébrale (en début de saison), mais je ne peux me laisser affecter par ça et je ne vais pas me mettre à avoir une crainte de faire ce que je fais à cause de ça.»

«Une question de temps»

Dans le vestiaire du Canadien, on a beau chercher, on peine à trouver un seul membre de cette équipe pour appuyer les anciens joueurs qui partent en guerre contre la LNH. Même Rene Bourque, qui s'y connaît pourtant bien dans le triste dossier des commotions cérébrales, ne semblait pas trop comment répondre, mardi midi, avant le départ du club vers Buffalo, où il affrontera les Sabres ce soir.

«Ce n'était qu'une question de temps avant que quelque chose comme ça se produise, s'est contenté de dire l'attaquant. À la suite du jugement qui est survenu dans la NFL, il fallait sans doute s'y attendre. Je ne sais pas trop où ça va nous mener, mais à tout le moins, ça va permettre de conscientiser les gens sur le sujet des commotions cérébrales.»

Le défenseur Raphael Diaz, quant à lui, affirmait ne rien savoir de ce recours collectif intenté par 10 anciens du circuit. Diaz a dû rater 25 rencontres la saison dernière en raison d'une commotion cérébrale.

«Je n'étais pas au courant, a-t-il commencé par dire. Je sais qu'au cours des dernières années, la question de la sécurité des joueurs est traitée avec de plus en plus de sérieux un peu partout dans la LNH.

«Quand j'ai subi ma commotion cérébrale, je voulais jouer quand même. C'est dur de déterminer qui est responsable dans des cas comme ça.

«Personne ne veut apprendre que d'anciens joueurs ont des troubles de mémoire ou qu'ils souffrent de dépression, on ne souhaite pas ça à quiconque. On veut être en mesure de demeurer en santé au terme de notre carrière au hockey.»

L'entraîneur Michel Therrien était visiblement mal à l'aise quand on lui a demandé de commenter cet épineux dossier.

«C'est une question délicate, a-t-il admis. Tout ce que je peux dire, c'est que depuis que je suis entraîneur dans cette ligue, j'ai vu la même chose partout où je suis passé. Je sais que pour les équipes et leurs docteurs, la sécurité des joueurs est primordiale.

«Pour ce qui est du reste, c'est dur pour moi de commenter.»