Bien sûr, les projecteurs se sont braqués sur David Desharnais qui, même en ayant encore aucun but à sa fiche, a trouvé une façon de faire gagner son équipe et de secouer la guigne qui le tenaillait.

Mais il y a un autre joueur dont on ne parle jamais et qui, à chaque fois que son entraîneur se tourne vers lui, livre la marchandise. Son nom? Peter Budaj.

Le gardien slovaque nous a confié après le match qu'il était très heureux de la relation qu'il avait développé avec Carey Price, une relation saine où les deux gardiens se poussent à devenir meilleurs.

Cette relation, ajoutée aux enseignements de l'entraîneur des gardiens Stéphane Waite, aide Budaj à maintenir ses repères et à fournir des performances beaucoup plus stables que ce qu'on voyait lorsqu'il s'est amené du Colorado.

À ses premiers matchs avec le Tricolore, il y a deux ans, Budaj se battait constamment avec la rondelle. Il y a des soirs où il avait l'air de nager devant son filet. Or, il a resserré beaucoup sa mécanique, il a diminué les gestes inutiles et s'avère aujourd'hui beaucoup plus efficace qu'il ne l'était à ses derniers milles avec l'Avalanche.

Budaj a récolté à Columbus sa troisième victoire en quatre sorties cette saison. Sa moyenne s'établit désormais à 1,48 et son taux d'efficacité à ,945. Un mince échantillon, direz-vous? Alors ajoutez à cela sa fiche de 8-1-1 durant la saison écourtée de 48 matchs l'an dernier. Pas piqué des vers.

Budaj possède une personnalité affable qui l'a rendu populaire auprès de ses coéquipiers. On ne gagne pas de matchs dans le vestiaire, certes. Mais un auxiliaire bourru ou plaignard ne se fera pas d'amis parmi ceux sur lesquels il compte pour l'aider à gagner et à se faire valoir.

Mais au-delà de cela, le gardien de 31 ans livre la marchandise, purement et simplement. Ayant accepté son rôle à son arrivée à Montréal, ayant fait le deuil d'un poste de titulaire, Budaj est en train de se positionner parmi les meilleurs seconds du circuit.

Il ne menacera jamais le poste de Carey Price. Ce n'est pas ce qu'on lui demande. Mais de tenir le fort à chaque fois qu'on appel à lui, voilà une mission qu'il remplit avec de plus en plus de brio.