Parfois, deux gardiens de premier plan qui jouent dans une même équipe, ce n'est pas vraiment une bonne idée. Mais les Devils du New Jersey et Martin Brodeur, eux, croient que c'est une très bonne idée.

À 41 ans, Brodeur n'en a plus pour bien longtemps devant le filet des Devils, et 2013-2014 pourrait très bien être sa dernière saison («à un moment donné, ça va arriver!», a-t-il lancé à la blague, hier). En attendant l'heure de la retraite, Brodeur doit composer avec un nouveau collègue, Cory Schneider, qui sort à peine d'une situation un peu similaire avec les Canucks de Vancouver.

On peut ainsi avancer que les Devils ont deux gardiens numéro un, que cela pourrait être un problème,... mais Brodeur n'y voit aucun problème, lui.

«Cory va avoir du temps de glace, c'est sûr, a rappelé le vétéran avant d'affronter le Canadien, hier soir, au Centre Bell. Je pense que la compétition entre lui et moi va être importante. Cory a juste 27 ans, ça fait trois ans qu'il est dans la ligue. Il arrive ici et il y voit une belle occasion avec notre équipe.»

Brodeur jure qu'il ne cherche pas à disputer un nombre précis de matchs, mais il sait aussi qu'il ne veut pas se contenter d'un rôle de passager cette saison.

«On va avoir une équipe compétitive... En même temps, ça va être encore une fois un grand défi que de tenter de participer aux séries, mais on a confiance.»

Peter DeBoer, entraîneur des Devils, s'estime chanceux de pouvoir miser sur Brodeur et Schneider en vue de la prochaine saison.

«C'est une bonne situation pour nous, a-t-il expliqué. J'ai réalisé à quel point Martin est un gardien spécial il y a deux ans, quand nous étions en séries éliminatoires. Il est capable d'augmenter le calibre de son jeu dans les moments importants. On peut voir pourquoi il a été un gagnant de la Coupe Stanley.»

Fils et coéquipier

Signe du temps qui passe, Martin Brodeur n'est plus seulement un «vieux» sur la planète LNH: il est aussi le père d'un des espoirs des Devils! Son fils Anthony, repêché au septième tour par le club en juin, a récemment été cédé aux Olympiques de Gatineau, après avoir passé quelques jours au camp d'entraînement de l'équipe.

«Je n'ai pas été sur la glace avec lui, mais ce fut un plaisir de le voir aller... C'est plaisant d'avoir un fils qui fait ce que tu fais. Je lui ai juste dit d'avoir du plaisir. Ce qu'il vient de vivre avec nous, c'est un bon tremplin pour lui.»

Enfin, en cette année olympique, Martin Brodeur observe un peu en retrait cette compétition qui se dessine pour le poste de gardien numéro un de la formation canadienne, en vue des Jeux de Sotchi.

«C'est une décision que la direction de l'équipe canadienne devra mûrir longtemps, estime le vétéran. Ce n'est pas comme dans les années passées, quand c'était assez clair à l'avance. Je pense que pour plusieurs gardiens qui sont sur leur liste, le début de saison sera important.»

Selon Brodeur, Roberto Luongo part avec une longueur d'avance sur les autres dans cette course.

«À talent égal, je crois que c'est lui qui devrait se retrouver avec le poste. Il a probablement une longueur d'avance sur tout le monde, selon moi.»