À 24 heures du début des séries, les projecteurs sont déjà braqués sur Carey Price. Et certains de ses coéquipiers trouvent que c'est franchement injuste.

Au moment où le Canadien se prépare pour le début de sa série face aux Sénateurs d'Ottawa, qui s'amorcera demain soir au Centre Bell, Carey Price est certes le joueur le plus observé. C'est que Price, à sa sixième saison dans la Ligue nationale, est toujours à la recherche de ces grands triomphes en séries, le genre de victoires marquantes qui ont l'habitude de bâtir des réputations et des carrières avec le temps.

Rappelons les chiffres. Depuis son arrivée dans la LNH en 2007-2008, Price n'a que 8 victoires en 26 rencontres des séries. Sa moyenne de 2,84 et son taux d'efficacité de ,907 en matchs éliminatoires offrent des munitions à ceux qui affirment que le gardien de 25 ans se fait tout petit quand l'enjeu devient grand.

Les critiques sont-elles justifiées? Vraiment pas, répondent ses coéquipiers.

«Tout ça est très injuste, a tenu à dire le défenseur Josh Gorges au terme de l'entraînement d'hier à Brossard. Je crois que les critiques viennent surtout du côté des médias, parce qu'il n'y a personne ici dans ce vestiaire qui pense comme ça, comme la plupart des fans d'ailleurs. Ce que les médias disent de lui ne reflète pas la réalité. Quand il est bon, vous êtes prêts à le couronner, et quand il est moins bon, vous affirmez qu'il est le pire.»

Selon Gorges, de toute façon, il est faux de prétendre qu'une défaite est automatiquement la faute au type masqué qui prend place devant le filet. «Il y a cinq joueurs qui doivent faire leur travail devant le gardien, a-t-il ajouté. On s'attend à ce que Carey soit bon, comme on s'attend à ce que les défenseurs devant lui soient bons aussi, comme on s'attend à ce que les attaquants fassent leur boulot. Le gardien est une partie importante d'une équipe, mais son rôle n'est pas plus important que le rôle des autres joueurs devant lui.»

Raphael Diaz croit également que Carey Price n'est qu'un joueur parmi tant d'autres dans le vestiaire montréalais. «Nous formons une équipe, a tenu à dire le Suisse. Les défenseurs devant lui doivent bloquer des tirs et bien communiquer sur la glace. Nous formons un tout, ce n'est pas seulement l'affaire d'un ou deux joueurs.»

Malgré tout, le rôle du gardien semble toujours prendre plus d'importance lorsque la «vraie saison» s'amorce. Un petit coup d'oeil aux images du passé, aux récits du passé, et on réalise que c'est souvent un gardien qui occupe le rôle principal d'une grande conquête.

Max Pacioretty reconnaît que Carey Price ne serait certes pas jugé selon les mêmes critères s'il était gardien pour les Coyotes de Phoenix ou pour les Blue Jackets de Columbus, par exemple.

«Ces critiques sont très injustes, parce que Carey est le meilleur joueur de notre équipe, affirme l'attaquant. Mais ici, il sera toujours observé de très près.»

Peut-être aussi que Price pourrait profiter des séries éliminatoires qui s'en viennent pour refaire un peu sa réputation. Son pourcentage d'arrêts cette saison (,905) ne le place même pas parmi les 30 meilleurs gardiens de la ligue à ce chapitre. Sa moyenne de 2,59 lui a seulement permis de conclure la saison 2013 au 27e rang des gardiens de la LNH à ce tableau.

Malgré tout, Max Pacioretty estime que la forme du jeune gardien n'est pas source d'inquiétude à l'approche du premier match de cette série contre les Sénateurs. «Il est prêt, a répété l'attaquant. Carey est l'épine dorsale de cette équipe.»