Le rideau tombe sur la saison des Jets de Winnipeg, leur deuxième depuis le retour au Manitoba. C'est aussi la deuxième que vient de vivre l'entraîneur-adjoint Pascal Vincent dans la LNH.

Le Lavallois de 41 ans, qui a longtemps dirigé les Screaming Eagles du Cap-Breton puis le Junior de Montréal dans la LHJMQ, a vécu de l'excitation et un grisant sentiment de nouveauté l'an dernier. Il admet qu'une année d'expérience a fait une grande différence dans son travail.

« J'étais plus confiant et je savais davantage à quoi m'attendre, a-t-il confié. L'an dernier, Claude Noel ne connaissait ni (l'adjoint) Charlie Huddy ni moi. On a créé nos liens l'an passé tandis que cette année, on savait comment chacun travaillait.

« Et puis, la venue de Perry Pearn a beaucoup aidé. Il a amené une façon de voir différente et un oeil plus objectif par rapport au groupe de joueurs qu'on avait l'an passé. »

Pendant que l'ancien adjoint de Jacques Martin chez le Canadien devenait le maître d'oeuvre des unités spéciales, Vincent se consacrait à tisser des liens avec les joueurs comme jamais auparavant.

« Je me suis beaucoup investi là-dedans, a dit Vincent. Je crois à l'individu et je crois que si tu connais quelqu'un, tu peux le coacher adéquatement. Il faut apprendre à connaître l'essence du joueur, sa personnalité, sa force et ses faiblesses.

« Je disais souvent à Claude « voici ce que je pense de tel joueur, voici comment on peut le motiver, comment on peut l'aider à atteindre un autre niveau, ou encore comment on doit l'approcher pour l'aider à se sortir d'une passe difficile »...

Meilleurs à l'étranger

Même si les séries éliminatoires semblent vouloir leur échapper, Vincent trace un bilan positif des Jets.

« Le pas en avant qu'on a fait cette année, celui qui peut nous permettre de devenir une équipe qui aspire au championnat, c'est notre rendement sur la route, a indiqué Vincent. On n'a pas le choix de performer à l'étranger pour connaître du succès. L'an passé, c'était vraiment difficile. À la maison et à l'étranger, nous étions deux équipes différentes. »

En 2011-12, la démarcation était flagrante. Les Jets ont affiché un dossier de 23-13-5 au MTS Centre et de seulement 14-22-5 sur les patinoires adverses.

Renversement de situation cette année alors que les Jets ont joué pour ,500 à l'étranger (11-11-2) mais sans qu'ils puissent profiter autant de l'énergie de leurs bruyants partisans (13-9-1).

Le rendement à l'étranger laisse croire que les Jets deviennent plus compétitifs. Mais ils devront s'appliquer à jouer avec plus de constance l'an prochain.

« Nos périodes creuses ont été trop longues de deux ou trois matchs, soutient Vincent. On ne peut pas rester cinq, six ou sept matchs sans gagner. Avec tous les points accumulés en prolongation et en fusillade, ça devient difficile de rattraper les autres équipes. Quand la chaîne débarque, c'est difficile de la rembarquer. »

Claude Noel disait mercredi qu'il souhaitait voir les Jets afficher un différentiel de buts positif l'an prochain. À la grandeur de la ligue, c'est la statistique qui permet de départager les équipes qui participent aux séries de celles qui les manquent.

Or, si les Jets ont marqué leur part de buts cette année, ils devront absolument trouver le moyen de resserrer leur défensive.

« Ce que j'apprends de plus en plus de cette ligue, c'est que mieux tu joues sans la rondelle, plus tu te donnes une chance de gagner, constate Vincent. Éventuellement, des ouvertures vont se créer.

« Mais si tu ne joues pas bien défensivement, tu n'as aucune chance. »