Les projets d'amphithéâtre à Québec et Markham progressent à une cadence semblable et prévoient arriver à terme autour de l'été 2015. À Québec jeudi matin, le maire Régis Labeaume a annoncé que la structure d'acier de l'amphithéâtre avait été confiée au Groupe ADF de Terrebonne, qui en amorcera la construction à l'automne.

D'après ce qu'on entend, le projet de nouvel amphithéâtre serait présentement en avance sur l'échéancier original de septembre 2015 et serait même en deçà de ses prévisions budgétaires. On rappelle qu'il s'agit d'un projet de 400 millions dont la moitié est financée par le provincial et l'autre moitié majoritairement assumée par la Ville de Québec. À Markham, pendant ce temps, le projet de 325 millions du futur GTA Centre financé en parts égales par la Ville de Markham et un groupe mené par l'homme d'affaires Graeme Roustan a obtenu l'aval du conseil municipal de Markham la semaine dernière. Un protocole d'entente entre la Ville et le groupe de M. Roustan, qui est soutenu par le milliardaire ontarien Rudy Bratty, sera soumis à un vote au mois de mars.

Comment Graeme Roustan peut-il annoncer un projet d'amphithéâtre du calibre de la LNH pour «seulement» 325 millions alors que Québec se montre frugal malgré un budget de 400 millions?

«Nous développons un amphithéâtre dans un espace qui fait partie d'un projet plus vaste [le Markham Centre] et qui est déjà en chantier», a expliqué Graeme Roustan à La Presse. Nous n'avons pas à construire des rues additionnelles ou des conduits d'égouts, ou encore à décontaminer des sols. Ces frais-là sont généralement inclus dans le budget total d'un projet. «Lorsqu'on s'en tient à l'édifice comme tel, le prix de 325 millions se compare tout à fait à ce qui se fait ailleurs.»

«Un projet rentable»

Lorsque Régis Labeaume et Pierre Karl Péladeau se sont entendus sur la gestion du futur amphithéâtre à Québec, il était clair que la vocation première du «nouveau Colisée» serait le hockey. Le projet a été vendu comme tel. Certes, les spectacles viendront combler les autres dates de programmation, mais l'objectif hockey a été établi dès le départ.

À Markham, M. Roustan fait la promotion d'un projet qui, selon la firme Global Spectrum, pourrait générer de 5 à 10 millions en profits seulement grâce aux spectacles. C'est avec cet argument, et non avec la promesse d'une équipe de la LNH, que Graeme Roustan a finalement réussi à convaincre la Ville de Markham de la viabilité de son projet.

«Nous avons entamé ce projet parce qu'il est rentable, qu'il sert le public et qu'il a le soutien de Global Spectrum, a dit M. Roustan. Et une fois l'édifice terminé, si la LNH est intéressée à venir l'occuper, je considérerai toutes les occasions.

«Mais il n'y a aucune assurance à ce moment-ci.» Si les gens de Québec ne cessent de suivre les péripéties des Coyotes de Phoenix et autres équipes en difficulté, il n'en est rien à Markham. Car cette banlieue de Toronto n'a pas de Colisée Pepsi à offrir comme solution temporaire. En attendant que le GTA Centre soit complété, il ne sert à rien de faire les démarches pour attirer une équipe. Parions que Markham a davantage les yeux sur l'expansion à laquelle songe la LNH.

Il s'inspire du Canadien

Avec d'autres partenaires, Graeme Roustan avait soumis une offre afin d'acheter le Canadien en 2009. Le Montréalais d'origine a tissé des liens avec le Tricolore, l'une de ses compagnies ayant en effet été mandatée pour aider à la construction des patinoires Bleu Blanc Bouge. Voilà que M. Roustan veut exporter le principe des patinoires communautaires et entend en construire cinq du même type dans la municipalité de Markham. «Je vais quand même demeurer engagé auprès du Canadien et de sa Fondation pour l'enfance aussi longtemps qu'on voudra de moi», a fait savoir l'homme d'affaires de 52 ans.

Par ailleurs, comme le Canadien l'a fait à Brossard, M. Roustan envisage de doter Markham d'un complexe d'entraînement qui serait inauguré tout juste après le GTA Centre.

Roustan s'est dit à la recherche d'un site à Markham pour y construire, pour une somme de 35 millions, un centre de haute performance qui comprendrait deux patinoire de dimensions LNH (dont une serait à l'extérieur) et une autre de dimensions olympiques, de même que deux vestiaires de hockey de calibre professionnel et un terrain de soccer.