Geoff Molson et les 29 autres gouverneurs voteront mercredi à New York sur l'entente de principe conclue dimanche entre la LNH et l'Association des joueurs. Et la position de Molson dans ce dossier ne fait aucun doute.

«Je suis satisfait parce qu'on va jouer au hockey», a-t-il dit répondu, lundi après-midi, lorsqu'on lui a demandé en conférence de presse s'il était satisfait de l'entente.

Flanqué du DG Marc Bergevin et de l'entraîneur-chef Michel Therrien, Molson est demeuré diplomate en commentant le travail du commissaire Gary Bettman, disant qu'il n'était pas dans une position facile pour plaire à tout le monde. Il a toutefois refusé de commenter l'ébauche de convention collective. Bergevin et lui se sont maintes fois réfugiés derrière le fait qu'ils ne l'avaient pas encore étudié.

«Pour notre organisation, le fait que ce soit une entente de 10 ans nous rassure, a cependant souligné Molson. J'espère que ça rassure aussi les partisans.»

Les fans ont d'ailleurs été au centre des préoccupations, lundi. Le président-propriétaire de l'équipe a essuyé un flot de questions à propos d'une branche d'olivier qu'il pourrait tendre aux amateurs.

«Les partisans ne méritaient pas quatre mois sans hockey, a indiqué Molson. Montréal a besoin de hockey. Ça fait partie de notre culture, ça fait partie de nous. On s'excuse au nom de tout le monde dans l'organisation.»

Molson est demeuré vague en ce qui a trait aux gestes concrets que poserait le Tricolore afin de calmer la colère des fans.

Il est acquis que les propriétaires Il est acquis que les propriétaires se prononceront sur la convention collective avant les joueurs. Ces derniers veulent s'assurer que le diable ne se cache pas trop dans les détails de l'entente.

«C'est comme lorsqu'on achète une police d'assurance et qu'on vous dit que vous êtes couvert pour tout, a illustré l'attaquant Mathieu Darche. En prenant connaissance du document, vous réalisez que vous ne l'êtes pas. C'est un peu la même chose ici. On veut s'assurer que les choses sont écrites de la bonne façon.

«Nous n'allons rien précipiter pour jouer deux matchs de plus, surtout qu'il s'agit d'un document qui perdurera pendant 10 ans.»

Un sommaire de l'entente sera soumis au comité exécutif de l'Association des joueurs, qui est constitué d'un représentant par équipe. Après l'avoir lu, ils le soumettront à leurs membres, qui pourront ensuite passer au vote électronique.

«Les gars sont pressés de jouer alors dès qu'ils pourront se prononcer, ça risque de se faire très vite», soupçonne Darche.

Rien n'est encore officialisé - ni le calendrier de 48 matchs ni les modalités du camp d'entraînement - mais la vitesse avec laquelle opérera l'Association des joueurs aidera à dicter l'agenda.

On peut s'attendre à ce que les camps d'entraînement se mettent en branle vendredi ou samedi.

Bientôt le camp

Le point de mire de ce camp risque sans doute d'être Alex Galchenyuk, le premier choix de l'équipe au dernier repêchage, qui a brûlé la Ligue de l'Ontario avant de remporter la médaille d'or avec les États-Unis au dernier Championnat du monde junior.

«Je veux qu'il ait l'expérience d'un camp professionnel, a expliqué Marc Bergevin. Je l'ai vu à Sarnia, je l'ai vu au Championnat mondial junior, mais ici, c'est un niveau différent.

«À partir de là, on verra ce qui est le mieux pour lui et pour le Canadien. On ne lui fait pas de promesse.

«C'est sûr que ce sera plus difficile de l'évaluer s'il n'y a pas de match préparatoire, mais nous allons l'observer et discuter de lui avec les entraîneurs, a-t-il ajouté. Il a mérité le droit d'être ici.»

Michel Therrien ne voit pas pourquoi la pression de Montréal devrait accabler le jeune attaquant de 18 ans.

«Il vient apprendre, a-t-il dit. Il sera comme à l'université. Il ne devrait pas y avoir de pression sur lui. Être un bon coéquipier et s'appliquer à s'améliorer, voilà la pression qu'il aura.»

Bergevin déterminé

Entre 25 et 30 joueurs prendront part à ce camp d'entraînement. Tout le monde devrait s'y présenter en santé, à l'exception de Petteri Nokelainen, qui ratera le début des activités en raison d'une blessure au dos.

Il reste à savoir si le défenseur P.K. Subban arrivera à s'entendre avec le Tricolore à temps pour l'ouverture du camp.

Bergevin s'est fait très discret quant à ses intentions. Chose certaine, la nouvelle convention collective ne modifiera pas son approche des négociations.

«J'ai établi une structure pour mon équipe à mon arrivée en poste et ça, ça ne change pas», a précisé le DG.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Alex Galchenyuk