En revenant à la barre du Canadien de Montréal, Michel Therrien effectue un retour aux sources. C'est la formation montréalaise qui lui a en effet permis de réaliser son rêve de devenir entraîneur-chef dans la LNH.

Therrien, qui avait remplacé Alain Vigneault le 20 novembre 2000 après avoir fait ses classes avec le club-école du Canadien, n'avait pas caché sa fierté.

«C'est (...) un rêve qui devient réalité pour un gars de l'Est de Montréal comme moi, avait-il déclaré le jour de sa nomination. Je vais donner toute mon âme à cette équipe. Je veux leur insuffler la passion, l'énergie de jouer et une bonne éthique de travail.»

Mais après 46 matchs à sa troisième saison en poste, il a été relevé de ses fonctions et remplacé par Claude Julien.

À l'époque, il avait refusé de blâmer qui que ce soit pour son congédiement même si on racontait à l'époque que ses vétérans l'avaient laissé tomber.

«Je n'ai aucune amertume, que ce soit envers les joueurs ou les membres de l'organisation, avait-il affirmé lorsqu'on l'avait questionné sur le degré de responsabilité de ses joueurs.

«L'organisation a pris une décision qu'elle croyait bonne pour l'équipe. Est-ce que je l'accepte? Je dirais, non. C'est frustrant mais je dois la respecter.»

Dans l'une de ses réponses, il avait donné un aperçu de son approche avec les joueurs.

«Ma philosophie comme entraîneur, c'était d'avoir un «partnership» avec les joueurs (...) Ça n'a jamais été mon show. Nous avions un plan d'équipe et on tentait de communiquer le plus possible avec les joueurs.»

Âgé de 39 ans à l'époque, il avait souhaité revenir derrière le banc d'une équipe de la Ligue nationale au plus vite.

Pour y parvenir, il a dû se résoudre à refaire ses classes et retourner dans la Ligue américaine. Il a obtenu sa chance lorsque les Penguins de Pittsburgh lui ont confié leur club-école de la Ligue américaine à Wilkes-Barre-Scranton.

«Quand j'ai su que le poste ici était vacant, je me suis dit que c'était une excellente occasion de revenir derrière le banc, avait-il alors affirmé.

«C'est ce que j'aime faire, être entraîneur. J'aime venir travailler à l'aréna. Ça fait partie de ma vie. Je suis un passionné, un guerrier derrière le banc. J'affectionne les équipes qui jouent avec passion. Je suis excité avant les matchs. Je le suis aussi pendant les matchs.»

Ses succès dans la LAH incitent les Penguins à lui confier le poste d'entraîneur le 15 décembre 2005.

«Les entraîneurs sont comme le vin, ils s'améliorent en vieillissant, avait-il déclaré peu après sa nomination avec les Penguins. On change avec les années. Mais il y a une chose qui ne change pas chez moi: ma passion pour mon emploi. Et je déteste toujours autant la défaite.»

Mais malgré une fiche de 94 victoires au cours des deux précédentes saisons et une participation à la finale de la Coupe Stanley le printemps auparavant, Therrien a été limogé et remplacé par Dan Bylsma en février 2009.

«Je ne l'ai jamais vu venir», avait-il alors avoué.

Embauché par le Wild du Minnesota comme dépisteur professionnel au début de la saison 2010, le nom de Therrien a souvent été évoqué depuis lorsqu'un poste d'entraîneur devenait disponible dans la LNH. Mais il aura finalement dû patienter jusqu'à ce printemps pour obtenir une deuxième chance à Montréal.