Le nombre de punitions est en baisse constante dans la Ligue nationale. Et ça ne se constate pas seulement depuis le lock-out: la LNH atteint cette année le plus petit nombre d'avantages numériques en trois décennies!

Avant les matchs du week-end, avance NHL.com, il s'était distribué une moyenne de 6,9 avantages numériques dans les 810 matchs disputés jusqu'ici. On n'avait pas vu si basse moyenne depuis la saison 1978-79 (6,77). Même durant la présente saison, on constate que les arbitres sont plus tolérants à mesure que le calendrier progresse.

«D'une part, je crois que les joueurs font de plus en plus attention à cause de l'importance des matchs, et d'autre part, les arbitres nous laissent plus jouer à mesure que ça devient plus intense», propose David Desharnais.

Le Canadien, par exemple, a profité d'une moyenne de 4,06 supériorités numériques dans les 36 matchs avant Noël. Depuis, cette moyenne a baissé à 3,00. Et à ses neuf dernières rencontres, il n'a bénéficié que de 20 supériorités numériques (2,22).

«Les arbitres veulent laisser aux joueurs le soin de décider de l'issue des rencontres et je suis à l'aise avec ça, affirme Randy Cunneyworth. C'est un peu différent par rapport au début de la saison et c'est bien... en autant que ça demeure raisonnable. L'autre soir, au New Jersey, les arbitres sont allés au-delà de ce qui est acceptable. Les joueurs ne veulent pas plonger ou embellir leur chute. Mais si l'adversaire le fait et s'en tire toujours, il faudra qu'on le fasse aussi. Nous ne voulons pas nous rendre jusque-là.»

L'attaque à cinq, une arme insuffisante

La baisse du nombre d'avantages numériques se constate aussi chez les deux plus récents adversaires du Canadien.

Les Islanders de New York avaient remporté 11 de leurs derniers 18 matchs avant d'affronter le Tricolore, et ils mentionnaient entre autres l'avantage numérique pour expliquer leurs succès. Certes, ils ont maintenu un taux de succès de 24,4% durant cette séquence, mais ils n'ont profité en moyenne que de 2,5 attaques à cinq par match.

À l'inverse, les Maple Leafs de Toronto ont vu Max Pacioretty mettre fin à leur séquence de 28 infériorités numériques sans accorder de but, une séquence qu'ils s'étaient forgés lors des 17 matchs précédents.

Ça ne fait bien que 1,65 infériorité numérique par match!

«C'est difficile de trouver son rythme lorsqu'on ne bénéficie que d'une, deux ou trois attaques massives dans un match, soutient Ron Wilson, l'entraîneur-chef des Leafs. Les équipes qui se fient uniquement sur leur avantage numérique pour générer de l'offensive sont dans de beaux draps en ce moment.»

En effet, des équipes comme les Oilers d'Edmonton, les Islanders de New York et l'Avalanche du Colorado, qui présentent toutes l'un des 10 meilleurs avantages numériques du circuit, sont aussi parmi les cinq pires à cinq contre cinq. Elles seraient exclues des séries si celles-ci débutaient aujourd'hui.

Pas moins important qu'avant

En plus des supériorités numériques moins nombreuses, il faut signaler que le taux d'efficacité à travers la ligue est de 17,3% jusqu'ici cette saison. C'est le plus faible pourcentage depuis le lock-out.

Faut-il donc croire que l'avantage numérique est moins déterminant que ce qu'on prétend habituellement?

Pas du tout, affirme Josh Gorges.

«Si chaque équipe n'a qu'une chance ou deux en avantage numérique, ça devient d'autant plus important de capitaliser», note le défenseur.

«Je n'ai pas de problème avec le fait que les arbitres soient plus laxistes. L'important, c'est qu'ils demeurent constants dans leurs décisions et qu'on sache à quoi nous en tenir.»

Chose certaine, que les arbitres soient plus ou moins sévères, le message de Randy Cunneyworth ne changera pas.

«Il faut continuer de mettre l'adversaire à risque en pressant devant le filet et en ayant l'enjambée de plus qui forcera l'adversaire à nous ralentir, explique l'entraîneur. Une punition sera peut-être décernée, peut-être pas - c'est moins clair que plus tôt dans la saison -, mais il faut continuer de placer l'adversaire dans cette position le plus souvent possible.»