Non, Benoît Pouliot ne va pas finir la saison en tête des pointeurs chez les Bruins de Boston. Avec ses 15 points en 34 matchs, l'attaquant de 25 ans arrive seulement au 12e rang des compteurs de l'équipe. Mais il commence peu à peu à retrouver son rythme.

Pouliot, voyez-vous, vient de récolter cinq points à ses trois derniers matchs. À la suite de la suspension de cinq matchs imposée à Brad Marchand (qui devra rater un deuxième match, ce soir à Boston contre le Canadien), Pouliot complète ces temps-ci un trio avec Patrice Bergeron et Tyler Seguin, ce qui n'est certes pas mauvais pour les statistiques.

Bien sûr, Pouliot ne s'en plaint pas.

«Brad Marchand est un gros morceau pour notre équipe, et puisqu'il n'est pas là, les autres doivent prendre le relais, a dit le joueur d'Alfred, en Ontario, après l'entraînement d'hier. J'ai pris la place avec Patrice et Tyler, et ç'a bien été pour moi dans le nouveau trio.»

Chez les Bruins, toutefois, Pouliot y a mis du temps. Son premier point, il ne l'a obtenu que le 7 novembre, et on se demandait si ce n'était pas un peu le début de la fin pour lui, surtout que deux autres équipes, le Canadien et le Wild du Minnesota, avaient fini par perdre patience dans son cas.

Pouliot admet qu'il s'est cherché en arrivant chez les Bruins, et pendant un moment, il avait déjà l'air d'un gars qui en était à sa dernière chance dans la LNH.

«Mais je ne vois pas ça de cette façon... Quand j'ai dit oui aux Bruins cet été, c'était pour avoir une bonne saison. On verra bien ce qui va se passer après, mais pour le moment, je veux juste avoir une bonne saison.

«Ça m'a pris un peu de temps, mais je savais que ça allait être comme ça en arrivant ici. Avec une nouvelle équipe, c'est toujours différent. Maintenant, je me sens bien. Depuis le début, j'essaie de faire de mon mieux, et je savais que ça allait finir par s'arranger, il fallait juste que je sois constant chaque jour.»

Même si Pouliot a été décevant à sa dernière saison chez le Canadien, l'entraîneur Claude Julien précise que la direction de l'équipe l'avait à l'oeil. D'où ce contrat d'un an, pour 1,1 million, offert par les Bruins en juillet.

«Ce sont nos dépisteurs qui l'avaient à l'oeil, et j'ai appuyé cette décision, a dit Julien. Ils ont vu en lui un gars qui avait beaucoup de potentiel. Qu'est-ce qui fait qu'il est plus à l'aise ici? Est-ce que c'est notre système, notre environnement? Je ne le sais pas, mais c'est un gars qui est costaud, qui a des habiletés. Quand il jouait pour le Canadien, on voyait qu'il n'avait pas peur de jouer de manière physique contre nous.»

Le principal intéressé admet que ce changement de décor lui a fait le plus grand bien.

«L'ambiance est plus relaxe ici, c'est le fun d'en faire partie. En ce moment, on est plus relaxes que les gars du Canadien, c'est sûr, parce que ces gars-là n'ont pas la saison qu'ils prévoyaient. Mais je pense quand même que le Canadien va se battre jusqu'à la fin pour une place dans les séries.»