Une autre saison à San Jose, et encore une fois la même question, qui revient chaque année: est-ce que ce sera enfin l'année des Sharks?

Celle-là, Marc-Édouard Vlasic est habitué de l'entendre. Le défenseur montréalais, qui en est à sa sixième saison chez les Requins, sait très bien que les attentes sont toujours très élevées ici. À cause des joueurs vedettes qui font partie du club, mais aussi à cause du potentiel de l'équipe, qui ne fait aucun doute.

Sauf que les Sharks n'ont toujours pas réussi à gagner la Coupe Stanley qu'on leur prédit depuis des années...

«Oui, on est toujours parmi les favoris, on l'est encore cette fois, a commenté le joueur de 24 ans hier à San Jose, avant le match entre le Canadien et les Sharks. Ça fait six ans que je suis ici, et chaque année, les gens pensent qu'on est les grands favoris.»

Pour Vlasic et ses camarades, les prédictions favorables et les bons mots des nombreux experts ne sont pas un problème. Au contraire.

«Avec l'équipe qu'on a, ce serait décevant de ne pas se rendre jusqu'au bout... Quand on passe tout près comme nous, c'est décevant et ça me motive à essayer de se rendre jusqu'au bout la prochaine fois.»

Vrai que les Sharks sont passés bien près récemment. Le printemps dernier, ils ont atteint la finale de l'Association de l'Ouest avant de tomber en cinq parties devant les Canucks de Vancouver. Ils avaient aussi atteint la finale d'association la saison précédente, avant de perdre face aux Blackhawks de Chicago.

Passés tout près, donc... mais toujours pas de Coupe Stanley. Au fait, pourquoi ce serait différent au printemps prochain, alors?

«Parce que ces deux revers en finale d'association ont fait de nous une meilleure équipe, répond Vlasic sans hésiter. Et je pense que les attentes des fans, des médias, tout ça est une pression qui est très positive. Ça ne nous dérange pas; la plus grosse pression, elle vient de nous avant tout. On a une bonne équipe, on le sait. En plus, la direction a ajouté quelques joueurs importants cette saison. Je crois que tous les éléments sont en place.»

Il le faut, puisque les joueurs vedettes que sont Joe Thornton et Patrick Marleau vont un jour épuiser leur capital de sympathie. À tort ou à raison, ces deux-là sont souvent montrés du doigt quand vient le temps d'expliquer les ratés des Sharks en séries.

Vlasic ne comprend pas pourquoi. «Ils ont été nos deux meilleurs joueurs dans les séries la saison dernière, jusqu'à la fin, répond-t-il. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'en séries, ça prend tout le monde. Ça prend les défenseurs, le gardien, tout le monde, pas juste les joueurs vedettes.»

Selon le site d'ESPN, les Sharks attirent en moyenne cette saison 17 565 spectateurs à leurs matchs, ce qui laisse croire que les partisans sont toujours derrière l'équipe malgré les récentes déceptions. «Ils nous appuient beaucoup, a conclu Vlasic. Notre équipe est la seule équipe en ville, et par ici, tout le monde aime le hockey.»