Ça jasait du Lighting de Tampa Bay, hier matin dans le vestiaire du Canadien. Et pas pour parler des bonnes performances de l'équipe.

Comme un peu tout le monde, les joueurs du Canadien avaient vu le désastre de la veille à Tampa, quand les Flyers de Philadelphie et le Lightning se sont mis à bouder et à arrêter de jouer au hockey.

«Je connais bien Guy Boucher, et je savais qu'il n'allait pas plier en premier! , a lancé Mathieu Darche en riant. Tout le monde dit que le Lightning a un club exclusivement défensif, mais ce n'est pas vrai. Quand ils ont la rondelle, ils attaquent. Ce que Guy aime faire, c'est jouer les probabilités. C'est comme ça qu'il a toujours eu du succès.»

Dans les arénas de la LNH, voilà que l'on se demande maintenant si la ligue ne devrait pas imiter le basketball de la NBA, et carrément bannir les défenses de zone. On chuchote même que ce point sera à l'étude à la réunion des gouverneurs du circuit, en Californie au mois de décembre.

En attendant la réunion des gouverneurs, toute cette histoire sera aussi au centre des discussions de la prochaine réunion des directeurs généraux de la ligue, qui aura lieu mardi à Toronto.

Dans le vestiaire du Canadien, la question des défenses de zone ne fait pas l'unanimité. «C'est aux autres équipes de s'ajuster», pense Darche, qui ne voit rien de mal au système 1-3-1 de Boucher.

Hal Gill, qui en a vu bien d'autres au cours de sa carrière, estime qu'il ne faut pas partir en peur avec cette histoire.

«Il y a bien quelqu'un qui va trouver une façon de déjouer le système 1-3-1 du Lightning, a répondu le vétéran défenseur. Mais doit-on vraiment aller jusqu'à bannir les défenses de zone? C'est dur à dire... Si on fait ça, on va du même coup éliminer plusieurs stratégies qui sont axées sur l'échec-avant.»

Le Canadien n'a pas encore affronté le Lightning cette saison - le premier match entre les deux clubs n'est prévu que pour le 29 décembre à Tampa -, mais Gill se souvient très bien des rencontres de la saison dernière.

«Dans le fond, le Lightning attend les occasions, mais il y a aussi plusieurs équipes qui font ça... Je crois seulement qu'on sait ce qu'on a à faire quand on joue contre eux. On sait ce qui va arriver, on sait qu'ils vont appliquer le système 1-3-1, ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un grand secret. Il faut s'y préparer, c'est tout.»