C'est la deuxième année de suite que le Tricolore dispute son dernier match préparatoire à Québec. Mais c'est la première fois qu'il affrontera là une équipe de la Ligue nationale.

Des gens de hockey ont qualifié de «disgrâce» l'attitude des Islanders de New York l'an dernier, alors qu'ils avaient envoyé au Colisée une bande de mercenaires et de laissés-pour-compte qui avaient été remerciés dès le lendemain.

L'organisation des Islanders disputait deux matchs le même soir et la grande majorité des joueurs de talent étaient ailleurs. L'entraîneur-chef aussi.

Le Canadien, lui, comptait sur le dernier match préparatoire pour améliorer sa cohésion, mais la rencontre s'était révélée une coûteuse perte de temps.

«À voir la formation du Lightning, il n'y a pas de danger qu'on se pose les mêmes questions cette année», a constaté Michael Cammalleri, qui avait été suspendu pour un geste aux dépens de la recrue Nino Niederreiter dans ce fameux match à Québec.

«On va essayer que ça ne se reproduise pas ce soir», a ajouté l'ailier du Tricolore.

Le spectacle indigne offert par les Islanders l'an dernier leur a certainement fermé des portes au moment d'élaborer leur calendrier préparatoire. Les deux confrontations face au Lightning, en revanche, sont bien accueillies dans le vestiaire du Canadien.

«Il y a une sorte de rivalité, basée sur un respect mutuel et un bon esprit de compétition, qui est en train de se former entre les deux équipes», a indiqué Cammalleri.

Jacques Martin espère justement voir son équipe afficher un plus haut niveau de compétition à l'occasion de ce dernier match. Les expériences achèvent, mais l'équipe qui prend forme doit vite trouver de bonnes habitudes.

Selon le défenseur Hal Gill, on peut difficilement déterminer si l'équipe connaît un bon ou un mauvais camp, car la majeure portion de ce camp a été banc d'essai. Mais au plan individuel, il revient à chacun d'utiliser le camp d'entraînement pour retrouver les éléments qui font de lui un joueur de la LNH.

«Personnellement, j'utilise le camp pour retrouver mon synchronisme et le contrôle de l'espace entre nos attaquants et moi, a expliqué Gill. Je comprends que ça puisse être difficile à concevoir, mais je veux me faire battre à un contre un durant le camp. Je veux être forcé à en donner un peu plus et être mis au défi plutôt que de constamment rester en retrait et être trop prudent.»

Voilà l'avantage de jouer pour la deuxième fois en trois jours face au Lightning. L'équipe F des Islanders, l'an dernier, ne pouvait pas lui offrir pareil défi.

Diaz monte, White stagne

Notons que Jeff Woywitka et Alexei Emelin seront laissés de côté ce soir. Le fait que Raphael Diaz dispute le dernier match préparatoire (aux côtés de Jaroslav Spacek) alors qu'Emelin est retranché laisse croire que Diaz a pour le moment doublé le défenseur russe dans la hiérarchie du Canadien.

En raison des blessures et du transfert apparent de Yannick Weber à l'attaque, il faut toutefois s'attendre à ce qu'autant Diaz qu'Emelin amorcent la saison à Montréal.

Carey Price sera devant le filet du Canadien et sera opposé à Mathieu Garon.

Enfin, les blessés Andrei Markov, Ryan White et Travis Moen ont accompagné le Canadien à Québec puisqu'ils participeront aux activités de ralliement qui commencent dimanche à Collingwood, en Ontario.

Moen a patiné en solitaire au terme de l'exercice matinal du Canadien. Il chaussait les patins depuis déjà quelques jours à Brossard et le Tricolore espère qu'il soit en uniforme lors du match d'ouverture à Toronto.

White, pour sa part, progresse très lentement. Il n'a toujours pas chaussé les patins depuis qu'il a testé son aine, la semaine dernière.

«Il n'a pas eu de camp d'entraînement et il ne patine pas, a résumé Jacques Martin. Il se passera beaucoup de temps avant qu'il ne revienne.»