Les deux équipes savaient bien qu'un gain dans ce cinquième match pourrait bien signifier la victoire ultime dans la série.

Après ce revers le Canadien doit en effet signer deux victoires de suite. Le hic, c'est qu'il faudra réussir l'exploit lors de deux matches en deux soirs.

Pour les Bruins, le gros trio a finalement produit le gros but, celui de Nathan Horton. Lors de cette action, la vieille théorie voulant de placer la rondelle profondément en zone adverse a porté fruit.

Si le match a duré aussi longtemps, c'est tout simplement que les deux gardiens ont été exceptionnels. Tim Thomas et Carey Price ont été quasi parfaits, accordant trois buts sur 95 lancers.    

Des gardiens solides

Les deux gardiens ont d'ailleurs été solides dès la première période. Mais il ne faudrait pas pour autant passer sous silence le travail défensif de certains joueurs. Chez les Bruins, Michael Ryder a effectué un gros arrêt contre Tomas Plekanec. À l'autre bout, James Wisniewski, P.K. Subban et Travis Moen sont tous venus barrer le bâton d'un adversaire pour l'empêcher de profiter d'une rondelle libre dans la zone payante.

Par ailleurs, si l'intensité était au rendez-vous pour les hommes de Jacques Martin, la nervosité a provoqué beaucoup de mauvaises passes qui ont fait avorter des attaques ou encore permis aux Bruins de prolonger leur séjour en zone offensive.

La plus belle passe de la période revient à Hal Gill. Posté derrière son filet sous pression, il a effectué une courte passe d'une dizaine de pieds à Scott Gomez devant son filet. Ce dernier a ensuite pu repérer Brian Gionta en zone centrale. La vitesse de Gionta a même forcé Brad Ference à commettre une infraction. Évidemment, on n'a pas été impressionné par la qualité des passes sur le jeu de puissance qui a généré un tir, celui de Gomez de la ligne bleue, en 2:55 minutes.

Avantage à l'équipe locale

On a beau dire que les équipes locales n'ont pas fait la loi depuis le début des séries, ils ont tout de même certains avantages, surtout en deuxième période alors que les bancs sont éloignés du territoire défensif. Claude Julien a d'ailleurs profité de la situation pour imposer les affrontements de son choix.

De fait, les Bruins ont forcé les arrières du Canadien à travailler en lançant la rondelle en fond de territoire. Certains arrières sont lents tandis qu'un Wisniewski a beaucoup ralenti après avoir encaissé une solide mise en échec de Gregory Campbell. Les attaquants des Bruins ont aussi gagné plusieurs batailles le long des bandes.

Du côté du Canadien, les rares incursions ont été l'affaire du trio de Plekanec, Kostitsyn et Cammalleri. Le trio d'énergie a également connu quelques bons moments avec Desharnais, White et Pyatt. Mais les probabilités de voir l'un de ces deux ailiers marquer sont faibles.

Guerre de tranchées

La fatigue était évidente dans le camp du Canadien, tout particulièrement chez certains arrières qui devaient composer avec le départ de Wisniewski. Les Bruins ont mis de la pression, beaucoup de pression en début de troisième période. Ce n'était qu'une question de temps. Or, Brad Marchand a profité d'une erreur de Plekanec qui a abandonné sa couverture près du filet.

Le portrait semblait sombre pour le Canadien qui venait d'encaisser un cinquième but contre un seul marqué, celui de Subban en avantage numérique, depuis un temps d'arrêt commandé par Julien en deuxième période lors du quatrième match.

Puis, Jacques Martin a envoyé Lars Eller avec Mathieu Darche et Jeff Halpern qui a égalé la marque. Ce but a été la conclusion d'un effort le long de la rampe où ils ont gagné une succession de petites batailles.

Encore une fois, la table était mise pour la prolongation. Lors de la première prolongation, ce ne sont pas les chances qui ont manqué aux deux équipes. Mais, avec Thomas hors d'équilibre, Cammalleri a été frustré par Bergeron et Chara tandis que Price lui sauvait la mise aux dépens de Krejci.

Après 80 minutes, il n'y avait rien de réglé.

LE JEU DU MATCH : Tim Thomas

Son arrêt aux dépens de Brian Gionta en deuxième période de prolongation a permis aux Bruins de rester en vie pour ensuite enlever la victoire.

LE HÉROS DU MATCH : Nathan Horton

Son but en deuxième période de prolongation a tranché le débat.

LE CHIFFRE DU MATCH : 40:38

P.K. Subban a joué pendant 40:38 minutes et il n'a pas été sur la patinoire pour un seul but des Bruins, travaillant même 3:38 minutes en désavantage numérique.