La recrue Tyler Seguin sera prête si l'on a besoin de lui, mais les Bruins s'attendent à voir Chris Kelly en uniforme, jeudi, même si celui-ci a quitté Lake Placid pour Boston afin de consulter un médecin.

En première période, lundi, le visage de Kelly a frappé le poteau du filet de Carey Price après que Scott Gomez eut commis de l'obstruction sur lui.

«Il souffre possiblement d'une fracture, mais rien qui ne puisse l'empêcher de jouer le quatrième match», a précisé Claude Julien, peu avant que son équipe ne reprenne le chemin de Montréal.

Mardi, Julien avait évité de monter en épingle le geste de Gomez, rappelant que le centre du Canadien avait été puni.

Mais il a fait une délicate comparaison entre ce coup et celui de Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty.

«C'est un petit peu comme le coup de Chara sur Pacioretty, un coup qui a juste mal viré, a dit Julien. Dans le cas de Kelly, c'était de l'obstruction, mais je ne pense pas que Gomez cherchait à projeter sa tête contre le poteau.

«Il y a des moments où le résultat de ce qui arrive n'est pas toujours lié à l'intention.»

Julien a toutefois remercié le ciel que Kelly porte une visière. «Ça a certainement aidé à réduire l'impact. Mais c'était quand même un geste très dangereux.»

Notons que le centre de 30 ans a néanmoins été en mesure de terminer la rencontre, inscrivant d'ailleurs le début d'assurance dans un filet désert.

Pas des sauveurs, les nouveaux

Kelly, qui s'est rendu en finale de la Coupe Stanley avec les Sénateurs d'Ottawa en 20078, apporte aux Bruins une expérience additionnelle des séries.

D'aucuns croient que la débâcle du printemps dernier face aux Flyers de Philadelphie a surtout été le résultat d'une blessure à David Krejci et de l'état de santé incertain de Marc Savard.

Mais le DG Peter Chiarelli devait ajouter des éléments pour permettre à son équipe de passer au niveau supérieur, et Kelly a été l'un d'eux.

Or, parmi tous les nouveaux venus des Bruins cette année, l'ancien des Sénateurs est le seul ayant une expérience à la fois riche et récente des séries. Même Tomas Kaberle, l'ancien des Leafs, n'avait pas participé aux séries depuis la saison 2003-04...

«Je ne sais pas si l'on peut dire que les nouveaux joueurs ont une mission ou des responsabilités supplémentaires, a fait valoir Kelly cette semaine. Les Bruins étaient une très bonne équipe avant même que Kaberle, Rich Peverley et nous nous joignions à l'équipe. Nous sommes simplement arrivés avec l'intention d'aider comme nous le pouvons.

«Nous sommes là tous ensemble à vouloir nous sortir du trou. Mais je ne pense pas qu'il y ait plus de pression sur les nouveaux pour agir en sauveurs.»

Dur ajustement pour Kaberle

Horton, Peverley et Kelly ont tous marqué un but dans le troisième match de la série. Campbell, lui, s'illustre en infériorité numérique.

Il ne reste que Kaberle qui, malgré quelques passes brillantes ici et là, n'est pas encore le joueur d'impact attendu. Peter Chiarelli a dit ouvertement qu'il en attendait plus de son défenseur étoile.

«C'est tout à fait normal, pour un joueur qui a passé toute sa carrière avec la même équipe, de jouer un style complètement différent du nôtre, a justifié Claude Julien. Il faut lui donner le temps de s'habituer un peu.

«Il y a des séquences où l'on voit qu'il apporte des ajustements à son jeu, mais il demeure un bon joueur pour nous. S'il y a quelque chose de positif, c'est que plus le temps avance, plus on va voir un bon joueur en Kaberle.»

Les misères de l'attaque à cinq

Le défenseur tchèque a inscrit un but et neuf points en 24 matchs à Boston en saison régulière. Mais depuis son arrivée, l'avantage numérique des Bruins oscille autour des 10% d'efficacité.

Et l'attaque à cinq n'a toujours pas marqué de but en supériorité malgré 11 occasions offertes par le Tricolore.

«On essaie trop de se faire des jeux dans notre tête au lieu d'utiliser notre vision de jeu et de prendre de bons tirs au filet», a expliqué Patrice Bergeron.

«Ça nous prend juste un but laid pour nous relancer», croit Mark Recchi.

À l'entraînement, mercredi, Julien avait remanié ses deux unités, envoyant Bergeron, Krejci et Milan Lucic sur la première, soutenus par Kaberle et Chara à la pointe.

La seconde unité était formée de Peverley, Recchi et Michael Ryder à l'attaque, ainsi que des défenseurs Dennis Seidenberg et Andrew Ference.