Les soirs se suivent et ressemblent rarement pour les entraineurs de la LNH. Après une sortie enflammée, vendredi, sortie au cours de laquelle ses Devils ont battu les Flyers de Philadelphie 4-2, Jacques Lemaire peinait à parler pour expliquer la débandade de son équipe qui est maintenant officiellement exclue des séries éliminatoires.

«J'ai trop crié au cours de la partie», a lancé Lemaire pour expliquer le filet de voix qu'il lui restait lors de son point de presse.

Pourquoi avoir crié autant?

«Parce que nous avons été affreusement mauvais. Misérables. Bon Dieu que nous avons été mauvais avec cette petite chose noire qu'on appelle une rondelle. Nous n'avions pas d'énergie, pas de concentration, nous n'avions rien. Je ne veux rien enlever à Montréal qui a joué un bon match de hockey. Mais exception faite de Martin Brodeur, je ne peux pas nommer un de mes gars qui a disputé un bon match», a tranché l'entraîneur-chef des Devils.

Quand un journaliste lui a demandé pourquoi il n'avait pas songé à retirer Martin Brodeur avec cinq minutes à faire et un recul de deux buts à combler, Lemaire s'est accordé une petite pause. «Ça aurait changé quoi? On jouait tellement mal et sans la moindre conviction que je ne voulais pas offrir d'autres buts au Canadien. On a quand même trouvé le moyen de leur donner deux chances de marquer en fin de match. C'était vraiment désolant. Je sais que nos gars peuvent faire mieux que ça.»

Dans le camp du Canadien, le ton était beaucoup plus enjoué. De l'entraîneur-chef Jacques Martin, au gardien Carey Price en passant par Brian Gionta et Scott Gomez qui célébraient un retour au New Jersey avec une deuxième victoire cette saison où ils ont entrepris leurs carrières.

«Nous venons de disputer un très bon match. L'effort était là, l'exécution aussi. Nous avons sur profiter de nos chances et limiter au minimum les erreurs défensives», a commenté Jacques Martin.

Rappelé au banc à ses trois derniers départs sur la route, Carey Price semblait soulagé après sa 36e victoire. Une victoire qui lui permet d'égaler le sommet personnel de Patrick Roy en carrière avec le Canadien.

«Après des matchs plus brouillons, les gars ont joué un match parfait devant moi ce soir. Ils ont limité les tirs et les occasions de marquer et m'ont rendu la tâche vraiment facile», a convenu Price qui a stoppé 20 des 21 tirs dans le cadre de ce 70e match disputer. Avec cette 70e sortie, Price égale un record d'équipe que partageaient Gerry McNeil et Jacques Plante depuis la saison 1961-1962.

Hué à Montréal par des partisans mécontents au cours des dernières rencontres, Scott Gomez a goûté à la même médecine de la part de ses anciens fans des Devils qui ne lui pardonneront jamais son passage dans le camp des Rangers, les ennemis jurés qui ont pignon sur rue de l'autre côté du fleuve Hudson.

Mais Gomez tenait à souligner l'appui indéfectible des quelques milliers d'amateurs venus du Québec pour appuyer le Tricolore.

«Nous commençons à être habitués de voir les amateurs débarquer en masse comme ils l'ont fait encore ce soir, mais c'est vraiment spécial de se sentir appuyer comme ça», a indiqué Gomez qui a récolté une passe sur le deuxième but de Mathieu Darche.

«Une belle chimie s'établit au sein de notre trio. Je ne me complique pas la vie, je les laisse jouer avec la rondelle et je me rends au filet. Ils semblent contents de ce que je fais, mais je dois dire que je profite pas mal plus d'eux qu'ils profitent de moi», mentionnait Mathieu Darche qui revendique trois buts en cinq rencontres depuis son retour au jeu.