Le constat se fait un peu plus chaque jour: Max Pacioretty est devenu un véritable joueur de la LNH, et ses récentes prestations justifient pleinement sa place au sein des deux premiers trios.

L'Américain de 22 ans ne cesse de dire qu'une confiance renouvelée, de même que la compréhension de ce que ça prenait pour devenir un bon attaquant de puissance, ont été déterminants dans ses succès.

Michael Cammalleri - qui comme Pacioretty a fréquenté l'Université du Michigan et la Ligue américaine avant de s'établir dans la LNH - suit sa progression avec intérêt. Il nous a rappelé que le développement des jeunes joueurs ne se faisait pas du jour au lendemain et que les amateurs auraient intérêt à faire preuve de patience au lieu de tirer des conclusions hâtives.

«En arrivant dans la ligue, ça prend habituellement un certain temps à comprendre comment ça marche, explique Cammalleri. Il faut passer à travers ce processus avant de se concentrer seulement à jouer au hockey de la façon dont on se sait capable.

«Parfois, et c'est peut-être ce qui s'est passé (dans le cas de Pacioretty), tu cherches d'abord à trouver une façon de calmer les foules. Et c'est ensuite que tu comprends ce que tu as à faire et que tu te permets de le faire.

«Mais les gens doivent comprendre que c'est ce avec quoi doivent négocier plusieurs jeunes joueurs...»

«C'est dur quand on te promet la LNH...»

La patience est de mise pour les partisans, certes, mais aussi pour le joueur lui-même.

La saison dernière, dans ses derniers milles avec le Canadien puis après son renvoi à Hamilton, on entendait dire que le choix ce premier tour en 2007 ne pensait pas avoir le soutien de son équipe.

On chuchotait aussi qu'une fois revenu dans l'uniforme des Bulldogs, il ne s'était pas gêné pour dire qu'il n'avait pas d'affaire dans la Ligue américaine.

Cammalleri n'a pas commenté ces ouï-dire, mais a suggéré qu'il passerait rapidement l'éponge devant une telle réaction.

«On ne peut pas blâmer les jeunes joueurs, estime Cammalleri. Lorsqu'ils arrivent du junior, du collège ou d'ailleurs, ils se font dire par leur agent et par la direction de l'équipe qu'ils vont jouer dans la Ligue nationale. Personne ne te dit que tu vas jouer dans la Ligue américaine; tout le monde te promet la LNH. En ce sens-là, ce n'est pas autant une attitude «tout m'est dû» qu'une période d'ajustement qu'il faut vivre.

«C'est difficile quand tu as 20 ans d'être renvoyé dans les mineures, a insisté Cammalleri. Quelques années plus tard, tu pourras dire que cette expérience a fait de toi un meilleur joueur. Mais sur le coup, tu as l'impression d'avoir laissé tomber tout le monde - ta famille, tes amis et tes entraîneurs - parce que tu ne te retrouves pas là où l'on t'avais dit que tu serais.»

Pacioretty nous a d'ailleurs traduit une sensation semblable quand on lui a demandé de nous parler de son intégration dans l'équipe par rapport à l'an dernier.

«C'est bien différent lorsqu'on a l'impression de véritablement contribuer aux succès de son équipe, a-t-il dit. Je me sens plus partie intégrante de l'équipe qu'à certains moments l'an dernier, où j'étais un peu embarrassé de ne pas aider l'équipe autant que je le voulais.

«Dans ce temps-là, tu te sens un peu mis de côté.»

Desharnais s'en réjouit

Pacioretty ne sera jamais le joueur le plus extroverti de son équipe. Mais son intégration se fait graduellement au sein de l'équipe, à mesure que ses performances l'aident à sécuriser sa place.

David Desharnais, qui a connu beaucoup de succès à ses côtés, plus tôt cette saison à Hamilton, a les yeux qui s'illuminent lorsqu'il est question de Pacioretty.

«Il joue vraiment du gros hockey présentement, lance Desharnais. Tout le monde attendait ça et maintenant il prouve qu'il est capable d'être un top 6 dans la Ligue nationale.

«Il est allé retrouver sa confiance à Hamilton cette année et j'ai l'impression qu'il ne regardera plus jamais en arrière.»