Saku Koivu avait dit qu'il s'agirait d'un match dont il se souviendrait. Il s'en souviendra effectivement. Mais peut-être pas pour les bonnes raisons.

La soirée a commencé sur une note émotive alors qu'on a montré Saku Koivu, dans l'uniforme du Canadien lors de son retour au jeu, le 9 avril 2002, après sa victoire contre le cancer.

On a en effet choisi la fin de l'interprétation de l'hymne national du Canada par Charles Prévost-Linton pour offrir ce bijou aux partisans sur l'écran géant. Il n'en fallait pas davantage pour que les partisans entament en coeur de crier Saku ! Saku ! Saku !

Isolé au centre de la patinoire, l'ancien capitaine du Canadien en a profité pour saluer les gens avec son bâton tout en portant une main sur son coeur pour témoigner sa gratitude.

«J'ai vécu un beau moment et je dois admettre que je ne pensais pas au match à ce moment-là. J'ai revu un film en accéléré de mes années avec le Canadien en commençant par ce retour au jeu en 2002. D'ailleurs, je peux difficilement exprimer en paroles ce que j'ai ressenti au centre de la patinoire», a mentionné Koivu.

Après ce moment fort, il a fallu attendre longtemps avant que la foule n'ait quelque chose à se mettre sous la dent puisque les Ducks ont pris une avance de 3-1. Mais une remontée a permis au Canadien de forcer la prolongation et c'est finalement en fusillade que Bobby Ryan a tranché le débat en faveur des Ducks.

«On a démontré beaucoup de caractère avec cette remontée. On aurait aimé imposer le rythme dès le début, mais on affrontait une bonne équipe. De plus, il s'agissait de notre quatrième match de la semaine. Avec une récolte de six points, je suis satisfait», a noté Jacques Martin.

Les Ducks l'ont donc emporté 4-3 pour porter à cinq (4-0-1) leur série de succès au Centre Bell où ils n'ont pas perdu depuis le 9 octobre 2001. Ce soir-là, le Canadien l'avait emporté 3-1 pendant que leur capitaine Saku entreprenait sa lutte contre le cancer.

Pénalités douteuses

Pour cette soirée spéciale, il faut admettre que le spectacle n'était pas relevé en première période. De fait, lorsque les arbitres retiennent plus l'attention que les joueurs, ce n'est pas bon signe. Or, les Ducks ont marqué le seul but de l'engagement lors de leur deuxième avantage numérique. Dans les deux cas, soit pour P.K. Subban et Max Pacioretty, les arbitres François St-Laurent et Dan O'Rourke ont levé le bras injustement. Subban a effectivement touché au visage du joueur des Ducks avec son bâton, mais c'est en tentant de libérer son outil de l'emprise de Bobby Ryan. On appelle cela retenir le bâton! Puis, Pacioretty, en zone centrale, a touché à peine son adversaire, ne brisant même pas son erre d'aller. Cette décision a permis à Cam Fowler d'ouvrir la marque avec un tir qui a dévié en quelques occasions en cours de route.

«La première période a été difficile. La nervosité m'a enlevé mes jambes. Je suis heureux d'avoir vécu ces derniers jours, mais je suis également épuisé parce que c'était exigeant. Je donne l'impression d'un gars calme, mais je suis tout de même un homme émotif derrière cette façade», a admis Koivu.

Avantage Ducks

Le Canadien a profité de son jeu de puissance pour égaler la marque. Pacioretty a en effet inscrit son cinquième but de la saison. Scott Gomez a obtenu une passe sur le jeu, mais les Brian Gionta, James Wisniewski et Subban exerçaient un beau contrôle de la rondelle depuis le début de l'attaque massive.

Ce moment de joie a toutefois été de courte durée puisque les Ducks ont inscrit les deux buts suivants, ceux de Ryan, son 22e, et Perry, son 25e, lors d'une attaque massive.

Dans les deux cas, le Canadien a été coupable de laxisme. Tout d'abord, Ryan a profité d'une attaque en surnombre. Lars Eller a écopé pour son erreur et on ne l'a pas revu par la suite. Puis, Perry a eu le meilleur sur Roman Hamrlik dans sa lutte pour la rondelle à la suite d'un tir de Koivu.

Une grosse troisième période

Koivu qui était au banc des condamnés pour le premier but de Pacioretty en était à sa troisième visite lorsque Pacioretty a égalé la marque en fin de match. Price avait cédé sa place à un sixième attaquant un peu plus tôt.

«On a commis des revirements qui ont mené au deuxième but du Canadien et on a ensuite été forcé de nous replier dans l'espoir de protéger notre avance», a noté Randy Carlyle, l'entraîneur des Ducks.

C'est un but de Mathieu Darche, son huitième de la saison, un sommet en carrière pour lui, qui a redonné espoir au Canadien. Darche, bien posté devant le filet a fait dévier un tir de Yannick Weber.

Puis, il y a eu le deuxième but de Pacioretty!

«Je ne fréquente pas souvent le banc des punitions et j'étais mal à l'aise de me retrouver à cet endroit pour la troisième fois de la soirée. Puis, après la prolongation, Bobby Ryan a confirmé notre victoire», de dire Koivu.

Le but de Ryan lui a permis de connaître une fin heureuse à ce beau roman!

«J'ai vécu un scénario de rêve. J'ai pu saluer les amateurs lorsque je me suis présenté sur la glace pour la deuxième étoile. J'étais heureux, mais il fallait bien que je finisse par céder la place à la première étoile», de conclure Koivu.

LE JEU DU MATCH : Max Pacioretty

Il a marqué le but égalisateur 13 secondes avant la fin du match pour permettre au Canadien de récolter un gros point au classement.

LE HÉROS DU MATCH : Bobby Ryan

Avec un but en deuxième période et un autre en fusillade, il a donné la victoire aux siens.

LE CHIFFRE DU MATCH : 8

Mathieu Darche a inscrit son huitième but pour éclipser son sommet en carrière qui était de sept buts en 2007-08 à Tampa.