Daniel Alfredsson a vécu de belles émotions lorsqu'il a disputé son 1000e match en carrière dans la LNH le printemps dernier. Il en a vécues de plus belles encore lorsqu'il a atteint le plateau des 1000 points en carrière vendredi.

«Les succès de mon équipe passent toujours avant mes succès personnels. Mais je dois admettre que totaliser 1000 points, c'est plus qu'une simple statistique. On en parle aujourd'hui, mes coéquipiers l'ont souligné de belle façon hier (vendredi). Mais la victoire contre Buffalo était bien plus importante et nous ne pouvons perdre notre concentration en vue du match de ce soir non plus. Le Canadien nous a battus la semaine dernière et on doit se reprendre dès ce soir», a commenté Daniel Alfredsson après la réunion d'équipe tenue en matinée samedi.

«J'y repenserai lorsque j'aurai 75 ans», a ironisé le capitaine des Sénateurs.

À son 1009e, Alfredsson a enregistré son huitième tour du chapeau en carrière pour devenir le 75e joueur de l'histoire à amasser au moins 1000 points en carrière. Il est devenu du coup le 70e à avoir atteint les plateaux des 1000 points et des 1000 rencontres disputées dans la LNH.

Pas mal pour un gars débarqué dans le vestiaire des Sénateurs à l'automne 1995 dans l'anonymat le plus complet. Personne au sein de l'organisation ne savait à ce moment que cet obscur choix de sixième ronde (133e sélection) deviendrait la recrue de l'année, le capitaine de cette équipe et l'un des joueurs les plus complets de la Ligue.

C'est d'ailleurs sur une chaise pliante en métal sur laquelle son équipement était entassé qu'Alfredsson était confiné à son arrivée au sein de l'équipe.

Ses performances au cours des jours suivants lui ont vite valu une place de choix dans le vestiaire. On lui a aussi donné le choix de sélectionner un autre chandail que le numéro 63 qui lui avait été confié en ouverture du camp.

Joueur des grandes occasions

Dans l'entourage des Sénateurs, on trouvait normal que le capitaine ait atteint les 1000 points lors d'une soirée de trois buts.

«Fidèle à ce qu'il est comme joueur et comme personne, Alfie a réalisé cette performance alors que nous avions vraiment besoin de gagner et que nous étions privés d'un joueur important comme Jason Spezza. Lorsque nous avons besoin de lui, Daniel est toujours présent», a indiqué l'entraîneur-chef des Sénateurs, Cory Clouston.

Est-il surpris de voir Alfredsson en donner encore autant en dépit de ses 37 ans et 10 mois et du fait qu'il amorce sa 16e saison dans la LNH?

«Daniel a gâté cette équipe depuis qu'il est à Ottawa. Je ne peux donc pas dire que je suis surpris. Il n'est peut-être plus aussi rapide qu'avant, mais il compense cette baisse de régime par son intelligence et sa façon de jouer. Les trois buts d'hier l'ont démontré avec éloquence. Il a utilisé son corps pour bien protéger la rondelle, il s'est rendu au filet pour faire dévier une rondelle et il a pris la défensive adverse à contrepied en se positionnant de bonne façon. Cette expérience et cette intelligence caractérisent son jeu maintenant», a précisé Clouston.

Quitter Ottawa pour une coupe

Maintenant qu'il a 1000 points à son actif, quel objectif se fixe Daniel Alfredsson?

«Je pourrais peut-être me rendre à 2000», a-t-il lancé en riant.

«Je veux surtout gagner. Si je joue bien, que l'équipe connaît du succès, les points viendront», a indiqué Alfredsson.

Capitaine comptant le plus d'expérience actuellement dans la LNH (11 saisons), Alfredsson pourrait-il réclamer une transaction afin de se donner l'occasion de soulever la coupe Stanley avant la fin de sa carrière.

«Je ne peux pas répondre à cette question. Si je sentais que nous n'avions vraiment aucune chance de gagner, j'y songerais peut-être. Mais je considère que cette équipe, une fois en séries, aurait autant de chance que n'importe quelle autre de se rendre jusqu'au bout. La question ne se pose donc pas. De toute façon, y a-t-il vraiment une équipe à qui on peut concéder la coupe avant une saison? Ce n'est plus possible», a plaidé Alfredsson.