Oublions un instant le fait que Curtis Sanford ait maintenu le Canadien dans le match, mercredi soir face aux Bruins de Boston.

Après tout, c'est ce que le gardien de 30 ans a toujours fait dans les rangs professionnels. Sans être dominant, Sanford s'est bien défendu en 108 matchs dans la LNH avec une moyenne de 2,76 et une moyenne d'efficacité de 90,1%.

Et évidemment, ses statistiques dans la Ligue américaine sont encore meilleures (2,33 et 91,5%).

Non, dans le cas de Sanford, c'est sa présence même dans l'entourage de l'équipe qui a de quoi étonner.

Il y a quelques mois à peine, les observateurs s'entendaient pour dire que Sanford ne serait pas de retour avec le Tricolore en 2010-2011 et que Cédrick Desjardins, de cinq ans son cadet, deviendrait le gardien numéro un incontesté des Bulldogs de Hamilton.

Or, tout discrètement, au milieu de la cohue du 1er juillet, le Tricolore a réembauché Sanford... avant d'expédier Desjardins dans l'organisation du Lightning de Tampa Bay quelques semaines plus tard.

«J'avais eu une bonne rencontre de fin de saison avec le Canadien et la direction et moi étions au même diapason, a expliqué Sanford. Donc je n'étais pas si surpris de revenir avec le Canadien.

«En fait, j'ai surtout été surpris de voir ce qui s'est passé avec Cédrick...»

On s'en souviendra, Pierre Gauthier a échangé Desjardins pour mettre la main sur Karri Ramo, un gardien qui évolue cette année dans la KHL.

Sanford ne s'en plaindra pas: il a désormais le champ libre à Hamilton, ce qui le place en meilleure position en cas de rappel.

«J'ai encore un contrat à deux volets et j'ai l'impression d'avoir le même genre d'occasion que l'an dernier», assure pourtant le gardien qui apparaît un généreux 5'11 sur la liste du CH.

Sanford a fait bonne impression au sein de l'organisation en raison du leadership qu'il a assumé la saison dernière avec les Bulldogs.

«Mon leadership est basé sur l'expérience», explique le gardien originaire d'Owen Sound, en Ontario.

«Nous avions une jeune équipe à Hamilton l'an passé. Or, un vétéran comme moi doit pousser les jeunes afin qu'ils s'améliorent. Et d'ailleurs, en cours de saison, d'autres leaders plus jeunes ont éclos.»

Cette année, à la suite du départ de Jaroslav Halak, le statut des gardiens à Montréal n'est pas aussi inébranlable que la saison dernière. Si Alex Auld a l'avantage d'avoir un contrat à sens unique, Sanford pourrait lui souffler dans le cou avec ses performances.

Mais selon celui-ci, un possible rappel n'a pas autant à voir avec la qualité des gardiens que leur état de santé.

«Ça n'arrive pas très souvent qu'une équipe n'a recours qu'à deux gardiens pour passer une saison», souligne Sanford à propos de la dernière saison à Montréal, où Halak et Price se sont partagé les 82 matchs de la saison régulière puis ceux des séries.

«Je suis dans une bonne position. Je dois seulement m'assurer d'être au sommet de mon art si jamais le Canadien fait appel à moi. On ne sait jamais ce qui peut arriver.»