D'habitude, Jeremy Roenick n'a pas peur de donner son opinion. Mais cette finale de la Coupe Stanley disputée entre ses deux anciennes équipes force le commentateur et ex-joueur à se tourner la langue sept fois.

Il ne sait même pas encore s'il préférerait voir les Flyers de Philadelphie ou les Blackhawks de Chicago remporter le titre.

«Jamais je n'aurais pu imaginer Philadelphie et Chicago se rendre jusqu'en finale de cette manière, a déclaré Roenick, lundi, à United Center. J'ai donné beaucoup de sang et d'énergie aux deux équipes pour essayer de remporter la coupe, et ça n'a pas réussi. De voir les deux en finale, je sais que l'une des deux va l'emporter maintenant - c'est une drôle de sensation.

«J'ai raté mon coup, mais je suis content que les deux villes puissent vivre cette belle occasion de tout rafler. Elles le méritent toutes deux, aucun doute.»

Roenick a fait ses débuts dans la LNH avec les Blackhawks en 1989 et il a été un membre important de l'équipe qui a été balayée par les Penguins de Pittsburgh lors de la finale de la Coupe Stanley en 1992. Il a disputé trois saisons à Philadelphie vers la fin de sa carrière, se rendant jusqu'en finale d'association en 2004.

Il est clair qu'il aime les deux villes et il n'a pas hésité à analyser les différences entre elles.

«Je pense que les partisans sont un peu plus tolérants ici (à Chicago). À Philadelphie, ils sont capables de te chasser de la ville, a affirmé Roenick. Au niveau de la vie nocturne, Chicago est mieux. Pour manger, je dirais que l'avantage va à Philly. Philadelphie est l'une des meilleures villes que j'aie jamais visitées à ce titre. Chicago a des gens qui sont un peu plus gentils.

«Les femmes? Chicago a de plus belles femmes.»

Roenick a pris sa retraite comme joueur à la fin de la saison 2008-09 et il travaille comme commentateur au réseau américain NBC pendant la finale.

Lorsqu'il jouait, il n'hésitait jamais à donner publiquement le fond de sa pensée et il aimerait qu'ils soient plus nombreux, parmi les joueurs actuels, à en faire autant. Il estime que les séries sont moins intéressantes si les joueurs ne s'échangent pas des déclarations par médias interposés - comme il l'avait si généreusement fait avec Patrick Roy lors des éliminatoires de 1996.

«Les gens, maintenant, sont ennuyants au possible et je ne veux même pas les écouter, a lancé Roenick. C'est à bâiller. J'entends toujours les mêmes vieux clichés. (Patrick Roy et moi), c'était un classique et on ne voit plus ça, malheureusement.»

Tant Philadelphie que Chicago a été battu à ses cinq dernières présences en finale de la Coupe Stanley. Le fait que l'une de ces léthargies se terminera est l'aspect le plus positif aux yeux de Roenick.

«J'adore les deux villes, a-t-il souligné. Les partisans des deux endroits m'ont adopté comme si j'étais leur fils. Je ne peux en encourager une au détriment de l'autre. D'ailleurs, je travaille pour NBC et je dois rester neutre.

«Mais j'ai l'impression que je vais gagner peu importe l'issue de la finale. C'est formidable pour le hockey.»