La pause de quelques jours et le retour à Montréal qui a suivi l'élimination des Penguins de Pittsburgh a été un cadeau de Grec pour le Canadien.

Revenus passer trois jours à Montréal en attendant de connaître leurs prochains adversaires, les joueurs n'ont cessé de se faire répéter à quel point ils étaient bons, à quel point ils étaient beaux, et quelle histoire ils étaient en train d'écrire.

Dans le vestiaire de l'équipe, à quelques heures du deuxième match face aux Flyers, plusieurs ont reconnu que cela avait pu jouer un rôle dans leur mauvais départ à Philadelphie.

«Tout le monde nous disait à quel point nous étions bons, et tu peux tomber dans le panneau et y croire pendant un moment», a reconnu le défenseur Josh Gorges.

«Peut-être que cela nous a rendu trop confiants, a ajouté la recrue Tom Pyatt. Le premier match face aux Flyers nous a réveillé et nous a ramené sur Terre.»

En effet, la claque de 6-0 subie dimanche a été un douloureux retour à la réalité et toute une mise en garde en vue du deuxième affrontement.

«C'est vrai qu'on a entendu les gens dire qu'on était bons et qu'on allait gagner la Coupe Stanley, c'était dur à manquer, a indiqué Michael Cammalleri. Mais je ne pense pas que ce soit la raison qui explique notre premier match.

«Nous devons être reconnaissants de l'attention et de l'excitation que l'on génère en ville. Mais on ne doit pas perdre de vue que nous sommes un groupe de cols bleus qui ne va pas gagner la Coupe Stanley de façon flamboyante comme les Red Wings de Detroit.

«Il faut qu'on gagne avec un style chevronné.»

Les congés et la famille

À quelque part, le Tricolore est tombé dans le même piège que leurs adversaires des deux premiers tours, les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh. Ils ont péché par excès de confiance.

Et ils ont sous-estimé un adversaire qui, à certains égards, lui est pourtant supérieur.

«On a peut-être pensé que ce serait plus facile de battre cette équipe-ci après avoir battu les deux meilleures équipes de l'Association Est, a suggéré Jaroslav Spacek.

«Et les quelques jours de congé ne nous ont pas aidé, ça c'est sûr. Nous étions à plat dans le premier match et notre niveau de compétition était très bas. On perdait nos batailles à un contre un comme jamais lors des deux rondes précédentes.

«Cela dit, les Flyers ont remporté leur première série en cinq matchs, ils ont eu neuf jours de congé par la suite, et ils parlaient de la même chose - à savoir qu'ils étaient tombés à plat durant le premier match face aux Bruins de Boston.»

Le Canadien aurait-il été mieux de rester dans sa bulle des séries, quitte à ne pas rentrer à Montréal afin de se rendre directement à Philadelphie pour préparer la finale d'Association?

Le vétéran Hal Gill ne le pense pas.

«C'est taxant, les séries éliminatoires, a-t-il répondu. C'est bon de revenir à la maison, de passer du temps avec nos familles et de relaxer quelque peu.

«C'est un équilibre qu'il faut trouver en tant que professionnel.»

Maintenant que la leçon a été prise en note, il faut tourner la page.

«On ne peut pas se dire qu'on a déjà accompli quelque chose, car franchement, ce n'est pas le cas, a insisté Josh Gorges. Nous voulons continuer d'avancer. Et pour ça, on ne peut se permettre de mettre la pédale douce pour une seule présence sur la glace ou dans une seule bataille pour la rondelle.

«Car les Flyers vont capitaliser sur ces erreurs mentales.»