Les Penguins de Pittsburgh ne pourront jamais dire qu'ils ont été pris par surprise par le Canadien. Ils avaient tous vu de quelle façon il était revenu face aux Capitals de Washington.

N'empêche, ils étaient secoués de voir que le Tricolore avait réussi à leur jouer le même tour.

«Ils ont joué le même style qu'ils ont joué tout au long des séries et ils ont eu du succès de cette façon-là, a mentionné Maxime Talbot. Ils ont battu la meilleure équipe dans la ligue en Washington.

«Ils ont gagné et ils le méritent, c'est certain. Ils ont joué de l'excellent hockey.»

Kristopher Letang, lui, préférait regarder dans sa cour.

«Tu regardes notre saison, ce n'était pas une grosse saison. Le Canadien n'a pas eu la meilleure campagne non plus, mais en arrivant en séries, tu oublies tout et tu tournes la page.

«Dans ce temps-là, il y a de nouveaux héros qui se lèvent et c'est ce qui se passe avec le Canadien. Ils en ont un héros, et il est devant le filet. Et il doit continuer de même s'ils veulent gagner.»

Plus d'un joueur a parlé du fait que le Tricolore avait réussi à «étouffer» les efforts des Penguins. Et ceux-ci se sont perdus dans la toile tissée par la défense montréalaise.

«Peut-être qu'on a pris pour acquis que ce serait un autre match serré ce soir, a suggéré Crosby. C'est ce qu'on avait vu durant toute la série. On a vu une équipe très patiente et peut-être qu'on s'est fait prendre à trop attendre de notre côté aussi.

«Ce n'est comme ça que nous jouons. Normalement, on provoque le jeu.»

Pas de fatigue

Les Penguins ont vécu deux longues saisons, en plus de voir leurs meilleurs éléments participer aux Jeux olympiques.

Quand on considère que les Red Wings de Detroit ont aussi subi l'élimination en deuxième ronde, la fatigue a-t-elle pu entrer en ligne de compte?

«Je ne me plaindrai pas d'avoir joué deux finales de la Coupe Stanley et d'avoir remporté l'or aux Jeux olympiques, a répondu Crosby à ce sujet. C'est un beau problème à avoir.

«C'est sûr que ça use, mais ce n'est pas une raison.»

Des chances gaspillées

Les Penguins se sont creusés un trou énorme, mais ont tout tenté pour se replacer dans le match. Même qu'avec le vieux Mellon Arena survolté en milieu de deuxième, on aurait pu croire que tout s'apprêtait à basculer.

«Être en retard par deux buts en troisième période et profiter d'un avantage numérique en début d'engagement, ce n'était pas une situation idéale, mais ce n'était pas une situation impossible», a rappelé Crosby, qui a par ailleurs assuré qu'il n'était pas blessé.

«Aussi mal avons-nous commencé le match, on a vraiment tout donné en deuxième moitié de rencontre. C'était trop peu trop tard.»

Avant même les deux supériorités numériques en début de troisième, les Penguins ont cependant eu tout un tas d'occasions de faire mal au Canadien.

«On a obtenu le double des chances de marquer pendant six matchs durant cette série, a rappelé Crosby.

«Mais il faut quand même regarder le quatrième match. Nous avions l'avance et nous avons eu quelques ratées. La situation aurait pu être différente à ce moment-là.

«Mais c'est facile d'être un quart-arrière du lundi...»

Fleury ébranlé

Marc-André Fleury était évidemment secoué après la rencontre, lui qui a été retiré en deuxième période après avoir concédé quatre buts sur seulement 13 lancers.

«Elle n'est pas facile à prendre celle-là, a confié le gardien québécois d'une voix éteinte.

«D'habitude, des septièmes matchs comme ça sont des matchs comme j'aime, mais d'avoir joué de cette façon-là, c'est décevant.»

Selon Kristopher Letang, Fleury n'a pas à se sentir trop coupable. Pour les Penguins, l'échec a été collectif.

«Il n'a rien à se reprocher, a affirmé Letang. Quand ton équipe ne se présente pas en avant de toi, c'est difficile de gagner un match tout seul.»