Le Canadien amorce sa deuxième moitié de saison régulière, ce soir, à Tampa Bay.

Après une récolte de 41 points à ses 41 premiers matchs, un consensus s'impose dans le camp du Canadien : la deuxième moitié de saison devra être meilleure que la première pour gagner une place en séries.

«Avec le retour en forme d'Andrei Markov et de Brian Gionta, il est pas mal plus excitant de regarder devant que d'analyser ce qui s'est produit en première moitié. Toutes les grandes équipes peuvent compter sur au moins deux trios capables de marquer. Nous les avons maintenant», a analysé Michael Cammalleri.

L'auteur du 20 000e but de l'histoire du Canadien a esquissé un sourire lorsque La Presse lui a demandé si son équipe, malgré de nombreuses blessures, n'était pas chanceuse de se retrouver au milieu d'un groupe de formations luttant pour les séries.

Après tout, le Canadien a eu plus que sa part de victoires pas toujours méritées sans oublier ses six gains remportés en prolongation et quatre autres arrachés en tirs de barrage, contre trois revers seulement encaissés au-delà des 60 minutes réglementaires.

«Nous ne sommes pas dupes. Nous savons que les blessures ont fait mal, mais en même temps nous savons que ç'aurait pu être bien pire», a assuré Cammalleri.

Meilleur franc-tireur de l'équipe avec 19 buts, Cammalleri a inscrit seulement son deuxième en 10 matchs à Ottawa lundi. Il avait amorcé la saison avec un petit but en huit rencontres.

Des passages à vide normaux si l'on revient sur ses performances en carrière. «Je serai pleinement satisfait de mes performances le jour ou je lèverai le gros trophée argent (Coupe Stanley) au-dessus de ma tête. D'ici là, je pourrai toujours faire mieux», a conclu Cammalleri, qui s'avère une bonne acquisition de Bob Gainey.

Plekanec : le meilleur

Avec les départs d'Alex Kovalev, Saku Koivu et Alex Tanguay, on se demandait qui allait prendre les commandes de l'attaque cette année.

Rares sont ceux qui avaient misé sur Tomas Plekanec.

«Si vous m'aviez dit que j'aurais 44 points à la mi-saison - il est deuxième passeur de la LNH derrière Joe Thornton -, je vous aurais répondu que ça se réaliserait dans mes rêves seulement», a plaidé Plekanec, hier, avant d'aller faire une lecture sur Socrate dans un coin tranquille à l'hôtel.

Les rêves de Plekanec sont maintenant une réalité qui devrait se concrétiser par un nouveau contrat. «Ça fait huit ans que je suis au sein de cette organisation. Montréal est mon deuxième chez-moi. J'y suis bien. Je veux y rester. J'aimerais que cela se règle, mais j'attends des nouvelles de la direction.»

Jacques Martin a souligné, hier, les grandes qualités de Plekanec. «Il est notre meilleur joueur à l'attaque, mais il ne faudrait pas oublier qu'il excelle aussi en défense. C'est notre joueur le plus complet, notre meilleur sans l'ombre d'un doute en première moitié.»

Bergeron et Metropolit

Au chapitre des surprises, Martin a insisté sur les progrès autant en avantage numérique - le Canadien est premier dans la LNH avec 25% d'efficacité - qu'en désavantage où le Tricolore est huitième avec 84,2%.

Il a aussi souligné la compétition installée entre Carey Price et Jaroslav Halak. «Une situation idéale pour l'équipe», a assuré l'entraîneur-chef.

Mais en fait de surprises, il est impossible de passer outre les 10 buts et 19 points de Glen Metropolit. Et encore moins l'apport de Marc-André Bergeron. Une rare aubaine chez le Canadien avec ses neuf buts et 21 points en 33 matchs.

«J'étais à la maison au début de l'année et me voilà en route vers ma meilleure saison en carrière, a indiqué le défenseur. Ce serait difficile de dire que je ne suis pas surpris. Mais en même temps, je suis très heureux. C'est moins difficile qu'on me le disait de jouer à Montréal. C'est même très excitant. Ça m'a pris du temps à arriver, mais j'aimerais bien y rester pour de bon. J'espère bien recevoir un appel un moment donné.»

Gomez, Price et Lapierre

Au chapitre des déceptions, trois noms reviennent : Scott Gomez, Carey Price et Maxim Lapierre.

Le premier n'a que cinq buts et 24 points à sa fiche. Des statistiques qui ne font pas le poids avec son salaire de 8 millions par année.

«Avec le retour de Gionta et l'apport de Benoît (Pouliot), qui est vraiment un bon joueur de hockey, les statistiques de Scott vont s'améliorer. C'est clair qu'il y a une belle complicité entre lui et Brian. Ils vont produire», a assuré Cammalleri, hier.

Malgré ses deux titres de joueur du mois chez le Canadien, Price a déçu en raison des grandes fluctuations dans son niveau de jeu.

Quant à Lapierre, il accuse un net recul sur sa production de l'an dernier et il est loin d'afficher le même niveau d'engagement au sein de l'équipe. Mais s'il hérite de compagnons de trio comme Sergei Kostitsyn et Bergeron, sa deuxième portion de saison devrait être nettement meilleure.