Martin Brodeur est bien heureux d'avoir retrouvé l'entraîneur Jacques Lemaire, mais aussi de pouvoir compter sur l'adjoint Mario Tremblay dans l'entourage de l'équipe.

«Mario est vraiment drôle, raconte Brodeur. Son anglais est cassé, mais qu'est-ce que tu veux, il vient de Chicoutimi (sic), c'est pas de sa faute!

«Les coachs se parlent entre eux en québécois, ça sacre... Yann Danis et moi, on rit tout le temps.»

Brodeur constate que, pour la première fois de sa carrière, il y a un petit noyau francophone au sein des Devils.

«Pascal Rhéaume a joué un peu ici, il y a eu Claude Lemieux et Stéphane Richer à mes premières années, mais sinon, en 15 ans, il y a eu très peu de Québécois au New Jersey, mentionne Brodeur.

«Or, cette année, j'en ai deux avec moi (l'autre étant Pierre-Luc

Létourneau-Leblond) et l'on a beaucoup de plaisir à sortir ensemble sur la route.»

41 secondes et ce serait réglé

Martin Brodeur est en quête d'un 104e blanchissage qui lui permettra d'effacer la marque de Terry Sawchuk. Sauf qu'en 1996, on lui en avait retiré un pour des raisons techniques.

En fait, 41 secondes de plus et la question du record serait déjà réglée!

«J'ai déjà récolté un blanchissage lors d'un match où j'ai reçu un tir sur l'épaule, a-t-il raconté. J'ai dû retourner au banc et être remplacé pour quelques secondes (par Mike Dunham) et le jeu blanc est donc allé à la fiche de l'équipe.

«S'il m'était revenu, j'aurais déjà le record et on n'aurait plus besoin d'en parler!»

L'art de rester relaxe

Vous le devinez aisément: Brodeur ne craint pas de parler aux journalistes.

On vous disait hier qu'il ne considérait pas les matchs comme une corvée au point de vue mental, et que cela avait été déterminant pour qu'il puisse développer résistance et longévité.

Or, son rapport avec les médias est le meilleur exemple de cette imperméabilité à la pression.

Les relationnistes des Devils ont beau être sur le pied de guerre, Brodeur, lui, est disposé à parler à peu près n'importe quand.

Tandis que chez le Canadien, les gardiens ne sont pas disponibles pour les médias les jours de match.

«Ah! Moi je n'ai pas reçu ce mémo-là», a lâché Brodeur, mercredi midi, déclenchant l'hilarité générale.

En évitant d'entrer dans sa bulle trop tôt dans la journée, qui sait si Brodeur n'a pas ainsi évité de se laisser ronger par le stress et la pression?

Danis savait qu'il ne jouerait pas beaucoup

Pendant ce temps-là, Yann Danis, son nouvel adjoint, ne joue pas beaucoup.

Le gardien de 28 ans, originaire de Saint-Jérôme, a troqué l'organisation moribonde des Islanders de New York pour celle, mieux structurée, des Devils.

Sauf qu'il n'a disputé que trois rencontres jusqu'ici.

«C'est sûr que c'est dur, mais je m'y attendais, admet Danis. Disons que je savais que je ne serais pas le numéro un!

«Mais d'après moi, avec les Jeux olympiques et tout, je vais avoir plus de départs en deuxième moitié de saison.»

L'ancien de l'organisation du Canadien soutient que c'est surtout à l'extérieur de la patinoire qu'il a le plus appris de Martin Brodeur.

«Qu'il connaisse une mauvaise partie ou un blanchissage, son attitude ne change pas, et je crois que c'est une grosse raison de ses succès.»

Toujours aussi hermétique

Comme l'expliquait Jacques Lemaire, le souci de l'attaque est devenu plus présent au New Jersey car, avec les années, les autres formations ont comblé leurs lacunes au niveau de la stratégie défensive.

À l'échelle de la ligue, les Devils sont dans le milieu du peloton au niveau des buts marqués.

Mais ça ne veut pas dire que leur défensive est moins étanche qu'avant!

Avant les matchs de mercredi, une seule équipe de la LNH avait accordé moins de buts que les Devils (68), soit les Blackhawks de Chicago (67).

Vous savez, cette équipe dont tout le monde dit qu'il lui manque un gardien?

Pouliot: vraisemblablement ce week-end

Petit tour du côté du Canadien, qui a connu une matinée tranquille avant d'affronter les Devils en soirée.

Il semble que l'attaquant Benoît Pouliot, acquis du Wild du Minnesota à la fin novembre, sera enfin en mesure de disputer un premier match avec les Bulldogs de Hamilton ce week-end.

Pouliot, qui a été obtenu en retour de Guillaume Latendresse, est ennuyé par une blessure persistante au poignet.

Il aurait bien aimé pouvoir affronter son ancienne équipe, qui est en visite au Centre Bell jeudi soir, mais ce sera partie remise pour lui.