Quel drôle de match! On a eu droit à toutes sortes de revirements qui ont mené à cette victoire de 5-4 en tirs de barrage du Canadien, aux dépens des Maple Leafs de Toronto, la pire équipe de la LNH (1-7-4).

Pour le Canadien, il s'agissait d'un sixième gain en autant d'occasions lorsqu'ils ont eu besoin de prolongation. Par ailleurs, malgré leur fiche, les Maple Leafs ont soutiré des points dans chacun de leurs matches (1-0-3) sur ce long voyage à Anaheim, Dallas, Buffalo et Montréal.

Chez le Canadien, lors des cinq premières occasions en prolongation, il l'avait emporté en surtemps. Mais cette fois-ci, les joueurs ont poussé le suspens jusqu'en fusillade où Mike Cammalleri et Scott Gomez ont marqué pendant que Jaroslav Halak frustrait Lee Stempniak et Tomas Kaberle.

«Les gars ont confiance lorsqu'on arrive en prolongation. Il n'y a pas de panique. Mais, on doit tirer une leçon de ce match où on a laissé filer une avance de deux buts en fin de troisième période», a souligné Gomez.

Cette victoire a permis au Canadien de renouer avec la marque de .500 (7-7-0) en signant une cinquième victoire en sept matches sur la patinoire du Centre Bell.

«On veut se bâtir une bonne réputation à domicile. On se nourrit de l'énergie de la foule. C'est un endroit fantastique pour jouer et on en profite», a ajouté Gomez.

Aucun but

Le Canadien a eu le meilleur 10-5 au chapitre des tirs au but en première période alors que les deux équipes ont retraité au vestiaire avec une égalité de 0-0 après 20 minutes de jeu. Pour être bien honnête, les occasions de marquer ont été rares. De fait, on retient seulement le tir sur le poteau de Maxim Lapierre à la suite d'une belle passe de Kyle Chipchura.

Dans un engagement où les deux formations ont été conscientes de leur positionnement en défensive, on a surtout eu droit à des passes imprécises. D'ailleurs, le Canadien a commis 12 revirements tandis que les Maple Leafs ont répété cette faute en huit occasions.

Avec 20 revirements dans la période, la rondelle s'est rarement promenée d'un coéquipier à un autre. Les statisticiens de la LNH ont collé trois revirements à la fiche de Gomez et Mike Komisarek tandis que Cammalleri et Marc-André Bergeron en revendiquaient deux chacun.

Pour les lancers, Brian Gionta a été actif avec trois tirs sur Vesa Toskala. Le tandem d'arrières formé de Paul Mara (2) et Bergeron (2) a totalisé quatre tirs obtenus surtout lors des deux avantages numériques du Canadien. Les Leafs qui survivent à cause de leur jeu de puissance sur ce voyage, ont obtenu un seul avantage numérique en première période.

Le jeu de puissance des Leafs

Le Canadien a joué avec le feu en période médiane en fréquentant trop assidument le banc des condamnés. Jaroslav Halak, avec l'aide de Tomas Plekanec, Hal Gill et Josh Gorges puis Jaroslav Spacek et Paul Mara ont permis aux leurs de résister pendant 47 secondes à un désavantage de deux hommes.

Mais les Leafs ont tout de même inscrit leurs deux buts avec l'avantage d'un homme. Avec ces deux buts, ils se retrouvaient avec une production de 10 en 31 (32%) en avantage numérique sur les patinoires étrangères.

«Il faut certes améliorer cette facette de notre jeu», a admis Jacques Martin. De fait, avec aucun but en quatre tentatives, le Canadien a perdu cette bataille puisque les Maple Leafs ont inscrit deux buts en sept occasions sur le jeu de puissance.

Par contre, c'est difficile de gagner des matches lorsque le gardien offre des cadeaux à ses adversaires. Ainsi, sur le premier but du Canadien, celui de Glen Metropolit. On peut bien vanter le bon travail des Metropolit, Travis Moen et Max Pacioretty. Mais la pire insulte qu'on puisse faire à un gardien, c'est de dire que le tir n'aurait pas trouvé le fond du filet s'il n'y avait pas eu de gardien dans le filet. Or, avec un tir du coin de la patinoire, Metropolit n'aurait pas marqué si Toskala n'avait pas fait dévier cette rondelle dans son filet.

Après ce but qui égalait la marque à 1-1, les Leafs ayant ouvert la marque sur le but d'Alex Ponikarovsky, le Canadien a connu ses meilleurs moments. Une mise en échec de Guillaume Latendresse à Komisarek a préparé le deuxième but...celui de Latendresse. Fatigué et incapable de quitter la patinoire avec le long changement en période médiane, Komisarek a tout d'abord été battu par Plekanec sur le retour du lancer de Lapierre. Et, il n'avait plus la force pour résister à la poussée de Latendresse.

Les arbitres, surtout Chris Rooney, ont raté une bonne période. Sur le troisième but du Canadien, celui d'Hal Gill, son premier avec le Canadien, Mike Cammalleri a commis de l'obstruction sur François Beauchemin. Hors d'équilibre, Beauchemin a alors senti cette rondelle dévié sur sa jambe.

Dans la mêlée qui a suivi le but, mêlée provoquée par Beauchemin, le Canadien s'est retrouvé à court d'un homme ce qui a valu le but de Lee Stempniak. Peut-on dire que les arbitres ont corrigé partiellement leur erreur!

«J'ai poussé Beauchemin devant leur filet, mais c'est un jeu permis au hockey de bousculer un adversaire devant le filet. Je suis plus souvent qu'autrement celui qui se fait bousculer à cet endroit, a noté Cammalleri. Par contre, Beauchemin m'a donné un coup de poing et cela n'est pas permis au hockey».

La machine à boules

Les bizarreries se sont poursuivies en troisième période. C'est tout juste après le retour sur la patinoire de Komisarek qu'Hamrlik a donné une avance de 4-2 aux siens. Il faut vanter tout d'abord la patience de Gomez qui a attendu une congestion devant le filet adverse avant de décocher son tir. Outre Hamrlik, il y avait Gionta et Latendresse pour faire un écran devant Toskala. La rondelle s'est frayé un chemin avant de dévier sur Hamrlik qui semble prendre goût à attaquer le filet adverse, lui qui en était à son quatrième but de la saison.

Le Canadien a été victime de laxisme en fin de troisième période ce qui a permis aux Leafs de refermer un écart de deux buts. Tout d'abord Ponikarovsky a réussi son deuxième de la soirée lorsqu'il a tiré profit d'une belle passe d'Ian White. Ce dernier a profité d'une brèche dans le centre de la zone défensive pour repérer son coéquipier. Puis, Kaberle qui avait déjà trois passes, a profité de la circulation devant Halak pour égaler la marque alors que les Leafs avaient retiré leur gardien. Sur ce but, il faut souligner le travail Jason Blake et Mikhail Grabovsky le long de la rampe. Les deux équipes n'ont pas fait de maitre en prolongation, il a fallu attendre la fusillade pour trancher le débat.

LE JEU DU MATCH: Vesa Toskala

En faisant un cadeau au Canadien sur le but de Glen Metropolit, le gardien des Maple Leafs a changé le cours du match à la faveur du Canadien qui n'a jamais tiré de l'arrière par la suite.

LE HÉROS DU MATCH: Tomas Kaberle

L'arrière des Maple Leafs a complété sa soirée de travail avec un but et trois passes avec un rendement de plus deux en 27:10 minutes de jeu. En carrière, il totalise maintenant 46 points (13-33) en 55 matches contre le Canadien.

LE CHIFFRE DU MATCH: 6

Le Canadien est invaincu lorsqu'il se retrouve à égalité après 60 minutes de jeu ayant gagné cinq fois en prolongation et une autre fois en fusillade.