La méthode des Red Wings de Détroit et de son directeur général Holland est louangée par tous.

Holland a souvent expliqué aux médias comment il procédait et quelles étaient les neuf points importants sur lesquels il s'appuyait pour bâtir ses équipes.

Amusons-nous aujourd'hui à analyser de plus près ces fameux neuf points et à voir si le Canadien les applique aussi bien.

 

DES GENS DE QUALITÉ

Holland affirme qu'il est primordial de s'entourer de personnel de qualité. Il vante à cet effet son adjoint Jim Nill, son ancien conseiller Scotty Bowman, ainsi que Steve Yzerman et ses recruteurs. À Montréal, Bob Gainey semble s'entourer de mieux en mieux. Il comptait déjà sur un bon directeur du recrutement embauché par André Savard, Trevor Timmins. Au fil des ans, il ajouté dans son giron deux anciens directeurs généraux, Pierre Gauthier et Jacques Martin. Il a un bon DG à Hamilton en Julien Brisebois. Son nouvel entraîneur à Hamilton, Guy Boucher est un autre ajout de taille.

LES JOUEURS APPRENNENT DES AUTRES JOUEURS

Le directeur général des Wings affirme qu'il n'a jamais hésité à garder un vétéran plus longtemps avec l'équipe même s'il a ralenti, pour qu'il puisse servir d'exemple aux plus jeunes. On a pu remarquer cet été que Gainey a ajouté beaucoup de vétérans à la défensive, Gill, Spacek, Mara, malgré la présence de nombreux jeunes espoirs tels O'Byrne, Weber, Subban et Carle. Ceux-ci auront le temps de s'épanouir plus tranquillement et profiter du contact des vieux. Cammalleri et Gionta à l'attaque semblent aussi de bons guides.

L'IMPORTANCE DU REPÊCHAGE

C'est la clef dans les succès d'un club. Certains critiquent Trevor Timmins. Hier en uniforme, on pouvait tout de même retrouver huit joueurs ayant été repêchés par son groupe et lui ces cinq derniers années. C'est beaucoup. Et d'autres suivront. Il n'a pas frappé de coup de circuit diront certains. Pourtant, beaucoup d'équipes aimeraient compter sur un Carey Price. Reste que les Red Wings sont dans une classe à part à ce chapitre, et ils se distinguent aussi dans le développement de leurs jeunes.

LA DISCIPLINE SUR GLACE

Jacques Martin est un entraîneur méthodique qui n'accepte pas les demi-mesures. Le nouvel entraîneur veut des joueurs qui respecteront et comprendront le système de jeu. La rétrogradation de Sergei Kostitsyn prouve qu'il peut avoir la mèche très courte et qu'il ne se laissera pas mener par ses joueurs.

POSSESSION DE RONDELLE

Le système de jeu des Red Wings a fait ses preuves. Jacques Martin entend imiter Détroit. Bonne idée. Pour l'instant, par contre, je ne crois pas qu'il ait les outils pour obtenir autant d'efficacité que les Wings, surtout à la défensive, où les spécialistes du jeu de transition ne sont pas nombreux, encore moins avec la perte de Markov.

PROPRIÉTAIRES

Les Red Wings ont le même propriétaire, et un bon, Mike Illitch, depuis des lunes. Un mauvais propriétaire peut difficilement réussir à obtenir des championnats. Qu'on pense à Charles Wang à Long Island, qui a vu ses Islanders accumuler les gaffes au fil des ans, ou au tumulte à Tampa. La famille Molson vient d'acquérir le CH. Je crois qu'ils feront de bons proprios.

PRENDRE DES RISQUES AVEC DES JOUEURS SUR LE DÉCLIN

Détroit a réussi quelques beaux coups avec des joueurs rejetés par d'autres organisations. Qu'on pense au gardien Chris Osgood, ou encore à l'attaquant Dan Cleary. Mais il est plus facile de rescaper des joueurs quand votre noyau est constitué d'extraordinaires joueurs. Ce n'est pas encore le cas à Montréal.

PATIENCE

Il n'y a jamais de panique chez les Red Wings, qui représentent un beau modèle de stabilité. On ne peut en dire autant du Canadien et de Bob Gainey. Celui-ci a congédié un entraîneur de qualité, Claude Julien, il y a quelques années. Il a laissé filer des joueurs sur lesquels il disait vouloir compter pour longtemps. On n'a pas été assez patient avec Streit, Ribeiro et quelques autres. Espérons désormais qu'il y aura plus de stabilité à Montréal.