Le Canadien n'a pas l'intention de faire comme l'an dernier et d'échanger son choix de première ronde. Cette fois-ci, devant ses partisans, Bob Gainey entend bien se prévaloir de son choix.

«Il y a 95% de chances qu'on l'utilise, a-t-il mentionné. Au 18e rang, on sait qu'on trouvera un bon joueur. Nous avons des joueurs en tête et si l'un d'eux est encore disponible, on le prendra. Il y a plus de joueurs de qualité que l'an dernier.»

Il ne faut toutefois pas exclure que le Tricolore puisse reculer de quelques rangs, surtout si cela permet à l'équipe de mettre la main sur un choix de deuxième ronde.

Gainey est conscient du fait qu'il n'a pour l'instant aucun choix de deuxième tour, mais il préfère ne pas ouvrir son jeu.

«C'est certainement un problème, mais on a quand même sept choix à l'intérieur de ce repêchage», a-t-il répondu.

Évidemment, beaucoup de choses peuvent se produire dans les prochaines heures, et l'acquisition d'un joueur d'impact - on pense tous à Vincent Lecavalier - pourrait bouleverser ses plans.

Mais alors qu'il tente de mettre la main sur cet attaquant de premier plan, Gainey croit que c'est surtout sa banque de jeunes joueurs qui peut lui servir de munitions.

«Ce n'est un secret pour personne que nous sommes toujours à la recherche d'un gros centre de premier trio, a soutenu Gainey. Je n'en vois aucun sur le marché des joueurs autonomes. Il y a d'autres bons joueurs qui seront disponibles, mais pas de gros joueurs de centre.»

«Si l'on peut trouver quelqu'un avec qui danser, on a de jeunes joueurs de talent - qui ont été bien repêchés et bien développés - et qu'on peut utiliser.

«Mais je ne peux pas dire en ce moment qu'un joueur est près de rejoindre notre équipe.»

Une offre à Komisarek

Par ailleurs, Gainey a jusqu'à mercredi prochain pour négocier de façon exclusive avec ses joueurs admissibles à l'autonomie.

«Le seul à qui j'ai parlé concrètement est Mike Komisarek, a précisé le DG. Je suppose que cela fait de lui notre priorité puisque nous lui avons soumis une offre concrète, une offre à long terme.

«Est-ce que je suis confiant? Je ne sais pas. Mais notre offre est raisonnable.»

Gainey a donné rendez-vous la semaine prochaine à certains autres joueurs. On parle entre autres des Kovalev, Tanguay, Koivu et Schneider.

«On va se reparler après le week-end, lorsqu'on aura une meilleure idée de l'argent donc on dispose», a précisé Gainey en laissant une fois de plus ouverte la porte à une transaction majeure.

Le DG a donc voulu éviter de jouer au yo-yo avec ses joueurs, préférant mettre cartes sur table. Mais des joueurs comme Saku Koivu n'aiment sûrement pas la situation actuelle.

«C'est difficile pour les joueurs, a convenu Gainey. Mais j'ai été en communication avec Saku et son agent Don Baizley et c'était important pour moi de leur expliquer pourquoi j'agissais de la sorte.

«Il peut ne pas l'accepter, mais il se doit de l'entendre.»

Aucune porte fermée

D'autres joueurs plus marginaux ne seront contactés qu'après le 1er juillet. Mais il n'y a personne dont le retour à Montréal est exclu - pas même Francis Bouillon, malgré ce qu'ont avancé certains médias.

«Je ne me suis peut-être pas exprimé correctement auprès de Francis, a-t-il admis. Je lui ai indiqué que je ne négocierais pas avec lui avant le 1er juillet, mais je ne suis pas sûr de ce qui peut survenir par la suite.»

Bref, Gainey maintient le cap avec la stratégie adoptée en début d'année et qui consistait à ne négocier qu'après la saison. C'est vrai qu'il se fait tard, mais le patron demeure à l'aise.

«C'est le plan que nous avons mis en place et nous allons le suivre jusqu'à ce qu'il nous donne des résultats.»