À quel genre de cuvée aura-t-on affaire lors du repêchage, qui s'entame demain soir au Centre Bell?

Nous avons posé la question à plusieurs recruteurs qui, de façon générale, se montrent plutôt enthousiastes devant le choix offert.

«C'est un repêchage étoffé avec des espoirs qui sont vraiment répartis sur les sept rondes, explique Trevor Timmins, du Canadien. Il y a plusieurs joueurs que l'on aime à chacun des tours.

«Il y aussi des groupes de joueurs qui sont très semblables aux plans des habiletés et du potentiel. C'est difficile de distinguer lesquels constituent les meilleurs espoirs.»

Selon Simon Nolet, recruteur chez les Flyers de Philadelphie, une vingtaine de joueurs se démarquent au sommet de la pyramide.

«Mais ce n'est pas comme en 2003, une année exceptionnelle où 29 des 30 joueurs choisis en première ronde ont atteint la LNH», précise l'ancien des Nordiques de Québec.

En position confortable

Guy Lapointe, dépisteur pour le compte du Wild du Minnesota, respire la confiance alors que son équipe doit repêcher au 12e rang.

«À ce rang-là, c'est sûr qu'on va pouvoir aller chercher un bon joueur, estime-t-il. Et si notre nouveau DG (Chuck Fletcher) décide de reculer de trois ou quatre rangs, ce ne sera pas catastrophique parce qu'on va quand même aller chercher un bon joueur.»

Michel Dumas, des Blackhawks de Chicago, se réjouit lui aussi que le bassin d'espoirs soit aussi profond.

«Les joueurs qui seront repêchés en fin de première ronde seront supérieurs à ceux de l'an passé, dit-il. Entre le 20e et le 35e joueur, il n'y a pas de grande différence.»

La cuvée est suffisamment bonne pour que Gilles Côté, des Sharks de San Jsoe, tienne un discours semblable à propos de la deuxième ronde.

«Nos deux premiers choix sont aux 43e et 57e rangs, et l'on est encore convaincus de pouvoir repêcher deux bons joueurs à ces rangs-là», mentionne ce vétéran recruteur.

Dans les circonstances, il est regrettable que le Tricolore n'ait aucun choix de deuxième tour. Il les a perdus en allant chercher Alex Tanguay et Mathieu Schneider.

Il ne faudrait pas se surprendre que Bob Gainey tente de remédier à la situation une fois sur le parquet du Centre Bell.

Une saveur suédoise

L'encan de cette année porte la marque des joueurs suédois.

«On était 14 parmi les 104 joueurs invités au Combine et je ne suis pas certain que la Suède ait déjà eu autant d'espoirs si bien cotés la même année, a mentionné le défenseur Victor Hedman, qui préside cet excellent groupe. Espérons que ça n'ira qu'en augmentant.»

Sauf qu'en matière de provenance des joueurs, les repêchages sont cycliques. On sait déjà que les espoirs russes prendront d'assaut le repêchage de l'an prochain.

En attendant, la griffe suédoise que porte l'encan de cette année est le fruit d'un travail de développement très particulier.

«On a tissé de bonnes relations avec des équipes de la Suède - même que certains entraîneurs de là-bas vont participer à notre camp de développement - et ce que j'ai appris d'eux, c'est que les Suédois développent beaucoup les habiletés en bas âge», a expliqué Trevor Timmins.

«Par exemple, les équipes de catégorie atome arrivent à l'aréna deux heures avant de sauter sur la glace. Ils amènent les enfants dans le parc de stationnement, où les parents n'ont pas le droit de mettre leur auto. Et ils pratiquent le maniement de bâton et le maniement de rondelle avec une petite balle spéciale.

«On ne voit pas ce genre de chose au Canada», a fait remarquer Timmins.