Selon Warren Rychel, Patrick Roy serait le candidat idéal pour le poste d'entraîneur-chef de l'Avalanche du Colorado à l'heure actuelle. Et ce, même si l'équipe connaît des moments difficiles.

En fait, dit Rychel, qui a joué aux côtés de Roy la saison où l'Avalanche a remporté sa première Coupe Stanley, c'est précisément parce que l'équipe connaît des moments difficiles qu'il aurait intérêt à s'y joindre.

«Je pense qu'il sait que ce sera un défi de longue haleine», a noté Rychel, mardi matin, au Colisée de Rimouski, pendant que l'équipe dont il est le directeur général, les Spitfires de Windsor, s'entraînait en vue de son dernier match du tournoi rotation de la Coupe Memorial MasterCard.

«Mais s'il y a un aspect qui le favorise, c'est qu'il s'agit d'une équipe de bas de classement. (Les dirigeants de l'Avalanche) veulent redonner de la fierté à cette concession, comme nous en avions à l'époque, surtout l'année après que l'équipe eut déménagé de Québec.

«Patrick va ramener cette fierté», a ajouté Rychel, un ami proche de Roy qui discute régulièrement avec l'ancien gardien pendant la saison de hockey junior, et qui suit les activités des Remparts, tout comme Roy le fait pour celles des Spitfires.

«Il aura droit au respect des joueurs, ainsi qu'au respect de tout le monde à travers la ligue. Et il va clairement dire à ses joueurs ce qu'il attend d'eux avant chaque match. Et si ceux-ci ne répondent pas, il n'hésitera pas à le leur souligner et à les mettre au défi.»

Si Rychel est aussi convaincu des qualités de meneur de Roy, c'est qu'il l'a vu agir de très près au cours de son séjour avec l'Avalanche.

«(Roy) a beaucoup de passion, tant dans la vie que pour le hockey. Quand il parle, ça vient du coeur. Parfois, comme joueur, il disait les choses comme elles sont. Je pense qu'il serait un excellent leader. Je pense qu'il va «commander le respect» dès le départ. Son refus de perdre est un élément qu'il va inculquer à ses joueurs. Il n'aime pas perdre.

«Je me rappelle une longue série contre Chicago en 1996, et une autre contre Detroit, en 1999, où nous tirions de l'arrière 2-0. Nous sommes revenus, et c'est en grande partie grâce à lui, à son refus de perdre.»

Et si Roy a parfois tendance à s'emporter, Rychel n'y voit aucun mal.

«J'adore ça, a-t-il dit. Je suis pareil, parfois j'éclate avant de... C'est correct. Ça montre sa passion et sa volonté de gagner.»

Lorsqu'on fait remarquer à Rychel qu'il parle au futur, et non au conditionnel, comme s'il savait que Roy allait obtenir le poste, Rychel a rétorqué que ce n'est pas du tout le cas.

«Je n'en ai aucune idée, je ne parle à personne au Colorado, a souligné Rychel. Mais s'il devait finir par obtenir le poste, ce sont tous ces atouts que Patrick pourrait amener à l'équipe, selon moi.»

Matthew Barnaby, un ancien joueur de l'Avalanche qui est maintenant analyste au réseau ESPN, est plus catégorique, toutefois. Au Denver Post, il a dit avoir appris, en provenance de Denver, qu'une offre avait été avancée à Roy et que les chances étaient de 50-50 qu'il accepte.

«Il doit décider si l'équipe est assez bonne pour qu'il accepte de la diriger», a affirmé Barnaby.

Malgré le démenti de Roy à Radio-Canada, lundi, le Denver Post maintenait toujours sa position, mardi, à savoir que plusieurs sources lui avaient confirmé que l'ancien portier du Canadien avait reçu une offre de l'Avalanche.

Adrian Dater, le journaliste affecté aux activités de l'Avalanche, notait par ailleurs sur son blogue à denverpost.com, mardi, que personne au sein de la direction de cette équipe de la LNH ne l'avait rabroué pour avoir affirmé que Roy avait reçu une offre... Alors que ceux-ci n'hésitent jamais à le faire lorsqu'ils estiment qu'une nouvelle qu'il a rapportée est fausse.

Le mystère entourant cette saga découle du fait que Tony Granato est toujours officiellement en poste comme entraîneur-chef de l'équipe, même si le directeur général François Giguère a été congédié le 13 avril et n'a pas été remplacé depuis par le président Pierre Lacroix. Et, aussi, au fait que Roy s'est rendu au Colorado pour rencontrer Lacroix il y a une dizaine de jours.

On s'attend à ce que Roy se présente à Rimouski, mardi soir, afin de venir saluer son bon ami Rychel à l'occasion du match des Spitfires contre les Rockets de Kelowna au Colisée de Rimouski.