Au terme d'un court exercice en prévision du match de ce soir face aux Oilers d'Edmonton, plusieurs joueurs ont commenté le congédiement de Guy Carbonneau.

Il y a eu des regrets par-ci et des larmes de crocodile par-là.

Le vétéran Patrice Brisebois, qui a déjà été le coéquipier de Carbo, s'est montré le plus touché.

«Si la direction a pris cette décision, c'est qu'elle sentait que c'était ce dont l'équipe avait besoin, a indiqué le défenseur de 38 ans.

«On a une meilleure équipe que ce qu'on a montré. C'est à nous de le prouver.»

«J'ai beaucoup de respect pour lui et j'aurais aimé lui en donner davantage», a pour sa part admis Chris Higgins.

Gregory Stewart, du haut de ses 13 matchs dans la Ligue nationale, a été plus catégorique.

«Je pense que c'était le bon geste à poser, a mentionné la recrue. Il faut qu'on trouve de la constance dans notre jeu avec les séries éliminatoires qui arrivent dans le détour.»

Saku Koivu, lui, a d'abord indiqué qu'il avait été surpris par le congédiement de Carbonneau.

«C'est peut-être le manque de constance de l'équipe qui a incité la direction à agir, a suggéré le capitaine.

«Mais ultimement, l'entraîneur est le patron et il est responsable d'aller chercher des résultats. Tous ensemble, on a échoué à livrer la marchandise.»

Koivu a ajouté que Carbo apprendra peut-être de ses lacunes de communicateur.

«La communication n'était pas sa grande force, a-t-il dit. Mais on a tous nos faiblesses.»

«Bob c'est Bob»

Demander aux joueurs comment ils accueillent l'arrivée de Bob Gainey derrière le banc, voilà une excellente façon de comprendre ce qu'ils reprochaient à Guy Carbonneau.

Lorsque Mathieu Dandenault a été interrogé sur le manque de communication de Carbo, sa réponse a été éloquente.

«Bob a une présence spéciale, a répliqué Dandenault. Plus tu le connais, plus tu vois qu'il est direct dans sa façon de te dire ce qu'il veut de toi.

«Il te fait sentir très spécial. Il a ce don-là. En te parlant, Bob te fait sentir comme le meilleur joueur au monde.

«Il dit ce qu'il attend de toi. Ça donne l'heure juste.»

Claude Julien avait été congédié dans des circonstances similaires, il y a trois ans. Et Bob Gainey avait terminé la saison dans le rôle d'entraîneur-chef.

Les vétérans de l'équipe ont encore frais en mémoire ce passage de Gainey derrière le banc.

«Ce n'est pas qu'on manquait de respect envers Carbo, mais Bob c'est Bob, a dit Higgins.

«Bob c'est le boss. En ce sens, c'est sûr que ça va aider. On l'a vu il y a trois ans.

«Il va apporter son propre style, il parle avec expérience et il va faire les choses à sa façon. C'est un gros gars d'équipe.»

«Bob avait apporté un sentiment d'urgence et s'était arrangé pour qu'on réponde », a ajouté Koivu.

«Quand il parle, tout le monde écoute», a enchaîné Patrice Brisebois