Ce n'est que le camp d'entraînement, mais les joueurs du Canadien tombent comme des mouches.

Comme si les thérapeutes n'étaient pas assez occupés à traiter Roman Hamrlik, Georges Laraque et Alex Kovalev - en plus de soigner le pied de Saku Koivu - pas moins de quatre attaquants se sont ajoutés à la liste des éclopés.

Alex Tanguay, Christopher Higgins, Robert Lang et Guillaume Latendresse n'ont pas patiné, hier, portant à huit le nombre de joueurs blessés à l'aine ou à la hanche.

 

«C'est frustrant parce qu'on essaie de former un alignement complet chaque soir et on a séparé le club en deux pour y arriver», a laissé tomber Guy Carbonneau.

Or, à mesure que les jours passent, c'est de moins en moins possible. Les deux groupes composés au départ commencent à se fondre.

Cela dit, la situation n'est pas dramatique, ne serait-ce que parce que nous sommes encore en septembre.

«Tous nos blessés sont à l'écart du jeu par mesure préventive», a assuré Carbo, sans faire allusion bien sûr à Mathieu Carle, victime d'une commotion cérébrale mercredi.

«Ils peuvent revenir dans deux jours ou dans deux semaines, mais aucun de ces cas-là n'est grave. Si l'on était en séries, les huit joueurs seraient en uniforme.»

Guillaume Latendresse a confirmé qu'il s'agissait bel et bien dans son cas d'un retrait préventif. Mais pour ce qui est d'Alex Tanguay, ça pourrait prendre quelques jours. «Je vais faire les traitements que j'ai à faire pour revenir en forme pour le début de la saison», a-t-il dit.

Kovalev devrait jouer

Même s'il fait partie des huit joueurs ennuyés par une blessure au «milieu du corps», Alex Kovalev s'est entraîné hier et dit qu'il va participer au match de ce soir.

«J'avais la hanche un peu tendue, mais je suis prêt à y aller», a indiqué l'Artiste, pour qui ce sera un premier match préparatoire cette saison.

Il retrouvera pour l'occasion ses complices de l'an dernier, Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn.

Et puisqu'on est au rayon des bonnes nouvelles, notons que Saku Koivu a patiné en solitaire, hier matin, avant que le premier groupe ne saute sur la glace de l'aréna Denis-Savard.

Rappelons que le capitaine s'est infligé une très légère fracture au pied, il y a quelques semaines, lorsqu'il a été atteint par une rondelle lors d'un match en Finlande.

 

Plusieurs explications

Mais comment expliquer le nombre effarant de blessures à l'aine à cette période-ci de l'année?

Après un été où l'entraînement sur glace était moins intense, les joueurs ont été confrontés du jour au lendemain à une cadence élevée.

«Tout démarre si vite, a admis Kovalev. Je sais qu'il y a des gars qui patinent depuis plusieurs semaines. Mais en ce qui me concerne, la dernière saison a été assez longue comme ça, je ne voulais pas recommencer trop tôt.»

C'est intéressant que ce commentaire vienne de la bouche d'un vétéran. Observez la liste des joueurs aux prises avec des bobos: la majorité sont des vétérans de plusieurs saisons.

Ceux qui ont la sagesse de se ménager durant l'été ont peut-être été rattrapés dans le détour...

Guy Carbonneau, lui, a suggéré que les patins des joueurs sont de plus en plus rigides et qu'ils contribuent à mettre le corps à rude épreuve.

Et puis, il y a la piètre qualité des patinoires.

«C'est encore l'été, il fait encore chaud, et un peu partout les patinoires ne sont pas dans le meilleur état», a rappelé Tomas Plekanec.

On peut finalement se poser des questions sur la façon dont a été conçu le calendrier hors-concours.

Les joueurs du Tricolore n'ont eu que deux entraînements complets avant de disputer un match. Depuis, ils traversent une série de six matchs en sept soirs - un rythme infernal, même si Carbo compte sur deux formations complètes.

«Je n'ai pas d'objections aux matchs rapprochés, mais on devrait être limités à six rencontres, estime Kovalev. Neuf, c'est beaucoup trop.»

D'un autre côté, ce calendrier tordu donne une chance au Canadien. Car les jours séparant le dernier match préparatoire (4 octobre) du match d'ouverture (10 octobre) donneront un beau répit à ces messieurs.