La rencontre n'a jamais été qualifiée de disciplinaire dans la communication officielle de la LHJMQ. Mais c'est bel et bien de ça qu'il s'agissait, hier, quand le commissaire Gilles Courteau s'est entretenu pendant trois heures avec l'entraîneur-chef des Remparts de Québec, Philippe Boucher.

À l'issue de ce long entretien «extrêmement positif», les Remparts se sont vu imposer une amende de 5000 $ pour des propos de leur entraîneur sur l'arbitrage. C'était la deuxième fois en six mois que l'organisation écopait d'une sanction de la sorte. Au mois de mai, elle avait dû payer la coquette somme de 10 000 $ pour des propos similaires de Boucher en pleine Coupe Memorial.

Les plus récentes déclarations reprochées à Boucher ont été faites en deux occasions, après les matchs des Remparts du 17 octobre et du 7 novembre. Gilles Courteau n'a pas voulu préciser quels propos étaient directement responsables de la sanction. «C'est pour l'ensemble de ces déclarations», a-t-il dit.

Mais la longue rencontre n'a pas été faite que de remontrances. Elle a aussi donné lieu à une discussion franche et honnête sur la LHJMQ, son arbitrage et ses défis.

«Je voulais avoir l'opportunité de m'asseoir avec Philippe Boucher et de discuter. On a passé trois heures ensemble. Ç'a été une excellente rencontre, a insisté M. Courteau. On a parlé de la LHJMQ. On a parlé de ce qui nous passionne, Philippe et moi, le hockey. On a regardé ce qui pouvait être fait pour améliorer la situation.»

Sans dévoiler la teneur de leurs échanges, M. Courteau a insisté pour qualifier la rencontre «d'extrêmement positive».

Elle survient dans un contexte où plusieurs débats font rage dans la ligue. Il y a la question de l'arbitrage. Mais des acteurs importants de la LHJMQ s'inquiètent également des assistances à la baisse et du jeu prétendument moins robuste.

Des propos controversés

L'ancien défenseur Philippe Boucher a souvent critiqué l'arbitrage dans la LHJMQ au cours des derniers mois.

Le 27 mai, après une défaite contre l'Océanic de Rimouski à la Coupe Memorial, l'entraîneur des Remparts a dénoncé les arbitres qui ont imposé six pénalités à ses joueurs. «Je pense qu'on a été victimes d'une job de bras», a déploré Boucher. Puis il a révélé qu'il a demandé qu'un arbitre en particulier n'officie pas les matchs des Remparts à la Coupe Memorial. C'est cet arbitre qui était en poste ce soir-là. «Il y a quelque chose de personnel avec lui. On a demandé s'il était possible qu'il ne soit pas là, mais il était là.»

Pour ces propos, Boucher a écopé d'une amende de 10 000 $. Mais il a répondu qu'il payerait et qu'il ne regrettait pas ses déclarations.

Le 17 octobre dernier, lors d'un match à Rouyn-Noranda, Boucher a été expulsé en troisième période. Il avait été trop insistant avec l'arbitre. Son équipe avait subi trois épisodes à cinq contre trois. Dans ses commentaires d'après-match, il s'en est de nouveau pris à l'arbitrage. «Malheureusement, pour certains, 10 000 $ l'an passé, ça n'a pas été assez. J'ai payé les vacances à M. Courteau, cet été, il me semble que c'est assez. Quand tu fais des choses dans la vie, tu payes pour, et après, ça devrait rester là.»

Puis, le 7 novembre, après une défaite au Centre Vidéotron, Boucher a encore dénoncé l'arbitrage. «En 181 parties dans la ligue avant cette saison, j'avais eu un seul avertissement. Cette année, j'en ai eu sept en 21 parties, trois pénalités mineures de banc et une éjection. Ça commence à être difficile d'être marqué au fer rouge comme ça. Je ne sais pas si c'est la Coupe Memorial, mais je vais m'en aller faire d'autre chose! Je vais m'en aller en Floride, je vous le jure! Il faut que ça arrête un moment donné. La conversation que j'ai eue avec la Ligue, c'est la même que j'ai depuis un petit bout de temps. Et il n'y a rien qui est fait. Zéro.»

Trois jours plus tard, la LHJMQ a annoncé par communiqué que Gilles Courteau rencontrerait Boucher, ce qui a été fait hier.