Devant les foules «décevantes» à Montréal, René Fasel tire un coup de semonce. Le président de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) laisse planer la possibilité de ne pas tenir le Championnat mondial junior à Montréal en 2017 comme prévu.

«Il faut réfléchir si c'est la bonne solution de rester à Montréal ou pas, a expliqué dimanche Fasel en conférence de presse à Toronto. Nous n'avons aucun poids quant à la décision de Hockey Canada. N'oublions pas qu'il existe un contrat entre Montréal, Toronto et Hockey Canada. Mais je pense que c'est un avertissement pour Montréal. Si on veut réussir en 2017, il faudra trouver le moyen de remplir l'aréna.»

Fasel admet qu'il attendait plus de spectateurs à Montréal. «Peut-être que les attentes étaient trop élevées», dit-il.

Les 10 matchs de ronde préliminaire ont attiré en moyenne 10 025 spectateurs au Centre Bell. Il y en avait 13 499 en moyenne au Centre Air Canada de Toronto pour la même ronde, même si l'équipe canadienne évoluait à Montréal.

Marketing et prix des billets

Fasel s'explique mal des foules si modestes «dans une telle ville de hockey». Il pense que le marketing et la promotion ont été mieux réussis à Toronto, et aussi que le prix des billets pourrait expliquer le phénomène.

Dans les derniers jours, un internaute a partagé sur Twitter une photo de billets achetés pour un match du tournoi en 2012 à Edmonton et un billet équivalent à Montréal. Les deux matchs étaient pour un match Canada- États-Unis le 31 décembre. Celui à Edmonton avait coûté 55 $; celui à Montréal, 160 $.

«Il y avait des billets à 195 $ dans les rouges pour ce match au Centre Bell, explique René Fasel. Si on y va en famille, qu'on mange sur place, ça frôle les 1000 $. C'est beaucoup d'argent.» Les billets pour ce match se vendaient entre 71 $ et 336 $.

«À ce prix, en Europe, il n'y aurait personne dans l'aréna, admet Fasel. Hockey Canada décide du prix des billets, pas nous.»

Autre explication possible: cette année, les demi-finales et la finale du tournoi sont disputées à Toronto. Elles devraient l'être à Montréal en 2017 et pourraient donc entraîner la vente de davantage de forfaits.

Le président de la Fédération internationale s'empresse de relativiser ces «faibles foules». Il note que les foules montréalaise et torontoise du tournoi de cette année seront les troisièmes de son histoire, après celles d'Ottawa en 2009, et d'Edmonton et Calgary en 2012.

La moyenne à Montréal en matchs préliminaires (10 025) dépasse largement celle de tout le tournoi en Suède l'an passé, rondes finales incluses (4654). Elle est même supérieure à celle de tout le tournoi présenté en 2010 à Saskatoon et Regina (9740).

Les foules de Montréal «ne sont pas si pires», concède Fasel.

Alors, faudrait-il tout jouer à Toronto en 2017? Faudrait-il réduire le prix des billets à Montréal? Faire une meilleure promotion? Fasel dit que la discussion est ouverte et que Hockey Canada tranchera.

Dimanche, le président de Hockey Canada, Tom Renney, n'était pas disponible pour répondre aux questions de La Presse.