Comme il l'avait fait la veille, Marshawn Lynch a répondu aux questions des médias pendant environ sept minutes, hier. Il a ensuite quitté son podium, enjambant même quelques chaises afin d'échapper aux journalistes...

Étrange, le porteur de ballon des Seahawks de Seattle? Un peu, oui. À choisir entre répondre aux questions des journalistes et se faire arracher trois ou quatre dents à froid, il opterait sûrement pour la deuxième avenue. Et il ne cherche pas à le cacher.

«Je suis seulement ici afin de ne pas être mis à l'amende», a avoué Lynch, hier.

Parce qu'il a refusé de parler aux médias pendant toute la saison, le demi offensif de 27 ans s'est vu imposer une amende de 50 000$ par la NFL, il y a quelques semaines. La Ligue a toutefois retiré son amende lorsque Lynch a accepté de se plier à ses exigences touchant sa politique médiatique.

Plusieurs personnes croyaient que la NFL sévirait après que Lynch eut cessé de répondre aux questions des journalistes au bout de six ou sept minutes lors de la traditionnelle «journée des médias», mardi. Or, la Ligue a jugé que la participation de Lynch avait été satisfaisante, ce qui a déplu au Pro Football Writers of America.

«Plusieurs de nos membres les plus anciens et les plus en vue sont très déçus du comportement de M. Lynch et de son refus de répondre aux questions», a écrit le président de l'association, Orlando Ledbetter, dans un communiqué.

Mais selon Lynch, son attitude avec les médias ne dérange pas les partisans des Seahawks et les amateurs de football en général. Et si l'on en croit un sondage du site ESPN.com, il a raison: 90% des répondants ont dit que la brièveté des apparitions de Lynch depuis le début de la semaine ne les dérangeait pas. Les Seahawks ne semblent pas très indisposés, eux non plus.

«Ce n'est pas une distraction pour notre équipe du tout», a dit le quart-arrière Russell Wilson, hier.

«On a tous des obligations, mais on n'est pas tous pareils. Et notre équipe aime avoir des personnalités différentes», a commenté Pete Carroll. «Il laisse parler son jeu et j'aimerais que tout le monde respecte ça», a ajouté l'entraîneur-chef.

«Nous avons tellement de personnalités différentes dans notre équipe, et c'est parfait ainsi. C'est ce qui crée un esprit de famille. La chose qu'on a tous en commun, c'est notre ardeur au travail», a souligné Wilson.

Des conseils aux plus jeunes

Carroll et plusieurs de ses joueurs ont expliqué que Lynch était très réservé et qu'il parlait très peu, même lorsqu'il n'y avait pas de caméras et de micros autour de lui. Il y a par contre au moins l'un de ses coéquipiers qui diverge d'opinion.

«À vrai dire, il me parle beaucoup. Il me donne constamment des conseils et ses impressions sur mon jeu en général. Il fait la même chose avec tous nos autres porteurs de ballon», m'a raconté la recrue Christine Michael, hier.

Lynch ne fait évidemment pas l'unanimité au sein de la confrérie des journalistes, mais c'est manifestement l'inverse chez les Seahawks. Il est clair que ses coéquipiers l'apprécient et le respectent au plus haut point.

«Marshawn est un très bon gars d'équipe. Nos joueurs l'adorent. Il parle peu, mais il est un leader par la façon dont il joue», a dit Carroll.

Une bête sur le terrain

À l'exception peut-être d'Adrian Peterson, aucun demi offensif n'est plus difficile à plaquer ou à mettre au sol que celui que l'on surnomme «Beast Mode». Lynch a récolté 1257 verges au sol (6e rang) et a mené le circuit avec 12 touchés par la course cette saison.

«C'est très agréable de pouvoir bloquer pour un demi qui récolte autant de verges par lui-même. Lorsqu'on le voit courir avec des joueurs adverses agrippés à lui, ça nous motive à faire notre travail encore mieux», a commenté le centre Max Unger.

Contre ce qui est probablement le meilleur groupe de secondeurs de la NFL, Lynch a récolté 109 verges au sol en finale de la NFC. Si les 49ers de San Francisco ont été incapables de l'arrêter, de quelle façon les Broncos de Denver y parviendront-ils à l'occasion du 48e Super Bowl, dimanche?

«Il se bat toujours pour chaque verge qu'il obtient. C'est pour cette raison qu'on devra s'assurer de le plaquer avec plusieurs joueurs. On veut éviter qu'il joue de la façon dont il le fait normalement», a analysé le secondeur Wesley Woodyard.

La vitrine et l'arrière boutique

Les gens du New Jersey sont insultés que le 48e Super Bowl soit associé à la ville de New York plutôt qu'à la leur. Et ils ont parfaitement raison. En plus du match de dimanche, qui sera présenté au MetLife Stadium à East Rutherford, la très grande majorité des conférences de presse et des événements se déroulent au New Jersey. Puisque l'hôtel où logent les membres des médias est situé à Times Square, une bonne partie de nos journées est passée à faire la navette entre Manhattan et le New Jersey dans un autobus. C'est le prix à payer afin de pouvoir présenter un Super Bowl dans la région de la Grosse Pomme. New Jersey pour le côté pratique, New York pour le glamour.