Lorsqu'il est question des Steelers de Pittsburgh, on pense à leur défense et leur jeu au sol. On oublie parfois que plusieurs excellents receveurs ont porté leurs couleurs au cours des dernières décennies.

Lynn Swann et John Stallworth sont intronisés au Temple de la renommée, Hines Ward le sera un jour, et il y a un autre ailier espacé qui se dirigeait vers une grande carrière à Pittsburgh. Élu le meilleur joueur du Super Bowl à sa troisième saison, il y a deux ans, Santonio Holmes semblait être le prochain receveur-étoile des Steelers. On connaît la suite.

C'est plutôt avec les Jets de New York que Holmes s'illustre. Obtenu en retour d'un simple choix de cinquième ronde en raison de ses problèmes personnels, Holmes connaît une très bonne première campagne avec les Jets. Il leur a permis de gagner plusieurs matchs en saison régulière et a réussi un spectaculaire attrapé qui a sonné le glas des Patriots, dimanche dernier, à Foxborough. Il pourra maintenant aider son nouveau club à éliminer son ancien, dimanche.

«C'est précisément pour ce genre de match qu'on a acquis Santonio. Les joueurs de premier plan réussissent des jeux importants dans les grands moments. C'est la finale de la Conférence américaine et c'est le moment pour Santonio de briller», a dit Rex Ryan en conférence de presse, mercredi.

Plusieurs joueurs des Steelers communiquent encore régulièrement avec Holmes, mais l'amitié a été mise de côté le temps d'une semaine. Hier, le demi de coin Ike Taylor, qui sera vraisemblablement opposé à Holmes dimanche, a d'ailleurs indiqué qu'il n'hésitera pas à plaquer son ami solidement si l'occasion se présente. «Parce qu'il fera la même chose s'il peut le faire», a précisé Taylor, sourire en coin.

«On s'aime beaucoup et on discute régulièrement, mais pas cette semaine. Je lui parlerai au cours de la saison morte», a dit le receveur Mike Wallace.

Les Steelers ont repêché Emmanuel Sanders et Antonio Brown après avoir échangé Holmes, mais c'est Wallace qui l'a remplacé. Et la meute de journalistes qu'il y avait autour du receveur de 24 ans dans le vestiaire des Steelers, hier, a démontré qu'il a été à la hauteur du défi. À sa deuxième saison, il a capté 60 passes pour 1257 verges et 10 touchés, des statistiques qui se comparent avantageusement à celles de Holmes.

«J'étais à la fois triste et heureux lorsque Santonio a été échangé. Il est devenu l'un de mes bons amis et il m'a beaucoup aidé à mon arrivée ici. Mais je savais que son départ me permettrait de devenir un joueur partant et de contribuer davantage à l'attaque. Je pense que ç'a été profitable pour les deux côtés. On n'a aucune animosité envers Santonio et j'espère que c'est la même chose pour lui», a expliqué Wallace, hier.

Or, à la lumière de ce qu'il a dit, mercredi, Holmes a bel et bien une dent contre l'organisation qui l'a repêché.

«On tente d'accéder au Super Bowl, alors je me fous des Steelers présentement. Ils sont dans le chemin de mon équipe, et mon équipe, c'est les Jets de New York. On n'a qu'un seul objectif, et c'est de les vaincre. D'un point de vue personnel, je pourrai songer à tout ça dans quelques semaines. Car si on remporte le Super Bowl, ce sera une gifle au visage des gens qui ont pris la décision de m'échanger», a déclaré Holmes.

Hines Ward, le meneur

Wallace et Holmes font partie des bons receveurs de la NFL, Sanders et Brown sont très prometteurs, et Braylon Edwards connaît les meilleurs moments de sa carrière depuis qu'il joue à New York. Or, ces cinq receveurs totalisent près de 200 attrapés de moins en carrière que Hines Ward à lui seul (756 contre 954) ...

Productif bon an mal an, Ward a été le mentor de plusieurs jeunes receveurs au cours des dernières saisons, dont Wallace et Holmes. Après avoir remplacé Holmes, Wallace sait qu'il devra un jour remplacer Ward en tant que meneur du groupe de receveurs des Steelers.

«Hines est un grand frère pour moi. Il m'a tellement appris de choses à propos de la vie en général. Qu'on doit toujours être responsable, surtout à l'extérieur du terrain. Il nous rappelle constamment que les succès de l'équipe passent avant ceux des individus. Quelqu'un devra le remplacer lorsqu'il prendra sa retraite et Hines s'assure de me donner les outils nécessaires afin que je puisse le faire. Il est un grand leader.»