Comment un système de jeu qui a vu le jour dans une obscure école secondaire de l'Arkansas peut-il transformer une équipe de la NFL? Les plus perspicaces auront deviné qu'il est ici question des Dolphins de Miami et de leur nouvelle «Wildcat Offense».

On voit les Dolphins confondre le reste de la ligue avec leurs astuces depuis près d'un mois déjà, mais qu'est-ce que l'attaque Wildcat au juste?

 

C'est une forme de jeu d'options, où c'est le porteur de ballon qui reçoit la remise du centre. Il est flanqué d'un autre demi à l'attaque, tandis que le quart devient un ailier espacé. Autre particularité, les deux bloqueurs se retrouvent du côté droit, de sorte que la ligne à l'attaque est «déséquilibrée». Comme on le constate depuis quelques semaines, cette formation donne un tas d'ennuis aux défenses devant elle, qui ne semblent pas trop savoir où regarder.

C'est à la suite de leur défaite encaissée en Arizona le mois dernier que les Dolphins ont décidé d'utiliser cette formation inhabituelle. Pendant le vol de retour, David Lee, l'instructeur des quarts-arrière, a proposé l'idée à Dan Henning, le coordonnateur à l'attaque, et à Tony Sparano, l'entraîneur-chef. Lee s'est familiarisé avec ce type d'attaque lorsqu'il était le coordonnateur à l'attaque des Razorbacks de l'Université d'Arkansas l'année dernière.

Mais c'est le prédécesseur de Lee, un certain Gus Malzahn, qui a conçu le système. Malzahn avait connu tellement de succès avec sa création dans les rangs secondaires que les Razorbacks lui ont offert leur poste de coordonnateur en 2006.

Malzah, qui coordonne aujourd'hui l'attaque de l'Université de Tulsa, n'a pas eu trop de difficulté à instaurer son système chez les Razorbacks, puisqu'il pouvait compter sur deux excellents porteurs de ballon en Darren McFadden, qui avait le même rôle qu'a présentement Ronnie Brown chez les Dolphins, et Felix Jones, qui lui faisait essentiellement le même boulot que Ricky Williams.

Certaines personnes, dont Warren Sapp, qui est maintenant analyste à l'émission Inside the NFL, ont critiqué les Dolphins d'avoir recours à ce type d'attaque. «C'est un manque de respect pour toutes les défenses du circuit», a même exprimé Sapp, qui décidément n'est pas plus brillant devant un micro qu'il ne l'était lorsqu'il jouait.

Les Dolphins ont pris le pari d'utiliser l'attaque Wildcat parce que leur unité offensive manque clairement de ressources. Ils ont deux bons demis, mais pas grand-chose d'autre. Chad Pennington est un quart-arrière correct sans plus, Ted Ginn fils a capté 16 passes, mais pour seulement 129 verges, et Greg Camarillo et Ernest Wilford sont des receveurs de «possession» et n'empêcheront personne de dormir, contrairement au bijou de Malzahn.

Et on ne peut certainement pas dire que les Dolphins se soient trompés jusqu'ici. Ils ont fait appel à leur nouvelle formation à 25 reprises au cours de leurs trois derniers matchs, obtenant 252 verges de gains et inscrivant six touchés. Ça leur a surtout permis de vaincre les Patriots et les Chargers, qui étaient tous deux favoris pour l'emporter par un touché ou plus. Si Matt Schaub ne s'était pas faufilé dans la zone des buts dans les derniers instants du match de dimanche dernier, les Dolphins seraient invaincus depuis que le Wildcat fait partie de leur vocabulaire.

Ray Lewis et les Ravens obtiendront-ils plus de succès que les Pats et les Chargers, cet après-midi? Les trois équipes utilisent une défense de type 3-4, mais les Corbeaux ont des secondeurs plus rapides et des demis défensifs - Ed Reed et Chris McAllister - qui n'ont pas besoin de soutien en couverture. Cela leur permettra de positionner huit ou neuf hommes près de la ligne de mêlée, ce qui est la meilleure façon de se protéger contre le Wildcat, selon plusieurs spécialistes de la défense.

Combien de temps ça durera? Les défenses s'adapteront-elles bientôt? Les autres équipes de la ligue imiteront-elles les Dolphins?

On obtiendra réponse à ces questions au cours des prochaines semaines, mais ce que l'on sait déjà, c'est que l'imagination d'un obscur coach d'école secondaire est parvenue à galvaniser un club professionnel qui n'a gagné qu'une fois en 2007.

Et peu importe ce qu'en pense Sapp, les Dolphins et leurs partisans vont en profiter pendant que ça dure.