LaDainian Tomlinson est fatigué, il a mal partout et il ne sait plus quoi dire. Les partisans des Chargers de San Diego ont été pas mal malmenés, eux aussi, bien qu'ils aient des opinions plutôt tranchantes sur ce qui se passe avec leur équipe.

Après les cinq premiers matchs d'une saison qui devait les mener directement jusqu'au match du Super Bowl, les Chargers étonnent... de la mauvaise façon. Ils ont une fiche de 2-3 et ils devront absolument l'emporter, dimanche soir contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, pour éviter de se retrouver dans un sérieux pétrin. 

C'est le temps de s'énerver dans la calme région du Sud de la Californie. Les partisans qui croient encore dans les chances de leur équipe se rongent les ongles.

Quelques minutes après leur plus récente défaite, 17-10 contre les Dolphins de Miami et leur attaque collégienne, l'Internet et les ondes ont été inondées. Les amateurs se défoulent depuis sur les lignes ouvertes et dans des lettres ouvertes aux journaux et sur le web.

Leur cible favorite est Norv Turner. Il s'agit de l'entraîneur de deuxième année qui avait l'air perdu après que les Chargers eurent été dominés par une équipe qui n'a remporté qu'un match l'an dernier et qui utilise un livre de jeux inspiré des rangs universitaires.

Un échantillon du mécontentement général:

«Message à A.J. Smith: on dirait que tu as gardé le mauvais Turner», a écrit Lance McCune, de Bonsall, au journal The San Diego Union-Tribune.

L'autre Turner, c'est Michael Turner. Il était le réserviste de Tomlinson jusqu'à ce que Smith, le directeur général, lui permette de tester le marché des joueurs autonomes. Turner mène la NFL au chapitre des gains au sol. Et Tomlinson, lui, est le meneur de l'équipe, à égalité avec l'ailier rapproché Antonio Gates, pour le nombre de blessures au gros orteil.

Déjà fragile, la confiance en Norv Turner semble se dégrader avec chaque défaite. Les amateurs lancent des mots comme «surévalués» et «sous-performants» pour décrire les Chargers.

Le réponse du coach?

«Nous ne pouvons rien dire. Toutes ces questions-là ont été posées il y a un an. Nous devons faire notre travail. Comme je l'ai dit après le match de dimanche, et encore lundi: nous devons mieux diriger l'équipe et mieux jouer. Nous devons nous présenter sur le terrain et rivaliser d'un bout à l'autre du match. Nous avons disputé des parties de matchs où nous avons bien joué à l'attaque mais mal en défensive, ou encore bien joué en défensive mais mal à l'attaque.»

Les raisons qui permettent d'expliquer ce phénomène sont multiples. Il y a Turner qui prend des décisions difficiles à comprendre. Les amateurs n'aiment guère le coordonnateur de la défensive Ted Cottrell non plus. Il y a aussi l'absence du secondeur extérieur Shawne Merriman, qui a disputé un match avant de décider de se faire opérer au genou. Et l'orteil de Tomlinson, l'un des nombreuses blessures à des joueurs partants.

Mais les Chargers ne veulent pas se servir de cela comme excuse, eux qui se sont vantés de leur profondeur avant le début de la campagne. Ce qui fait qu'ils continuent de dire qu'il ne faut pas s'inquiéter, qu'ils vont bientôt amorcer une série gagnante.

Mais Tomlinson, lui, ne tient rien pour acquis.

«Nous avons tout un défi devant nous cette semaine, a-t-il dit. Nous ne pouvons nous permettre d'avoir une fiche de 2-4. Le reste du chemin est beaucoup trop ardu. Nous ne pouvons continuer à agir et à parler de la sorte. Nous en sommes au stade où nous devons gagner si nous voulons accomplir les choses que nous voulions réussir au début de la saison.»