Certains joueurs des Alouettes avaient de la difficulté à se retenir lorsqu'on leur demandait de prédire l'identité de leurs rivaux en finale de l'Est. Personne ne voulait tomber dans le piège de fouetter un rival inutilement, mais c'était assez clair qu'ils s'attendaient à une victoire des Eskimos d'Edmonton.

La domination de la division Ouest sur sa cousine de l'Est s'est effectivement poursuivie hier, alors que les Eskimos d'Edmonton ont éliminé les Blue Bombers, à Winnipeg, 29-21. Une performance des Eskimos qui devrait donner à réfléchir aux hommes de Marc Trestman.

 

Ricky Ray a bénéficié d'une excellente protection et a encore une fois été fort efficace, hier, complétant 27 de ses 37 relais pour 303 verges. Si le jeu de passe des Eskimos peut produire ainsi en jouant 30 des 60 minutes avec le vent en plein visage, qu'en sera-t-il dans les conditions idéales du Stade olympique?

«L'attaque des Eskimos est agressive, par exemple, elle emploie plusieurs tracés où les joueurs se croisent en milieu de terrain. Ils n'ont pas un système qu'ils appliquent à la lettre, tout passe toujours par Ricky Ray», disait Matthieu Proulx, il y a quelques jours.

Inefficace depuis le début de la saison, le jeu au sol des Eskimos a encore une fois été discret hier, mais Ray a rejoint ses demis à l'aide de quelques courtes passes. Les Alouettes devront s'assurer de ne pas se laisser endormir sur de pareils jeux.

Mais ce qui est peut-être encore plus inquiétant pour les Oiseaux, c'est le jeu de la défense des Eskimos. Notamment, celui de la première ligne, qui a réussi plusieurs jeux clés hier. L'ailier Fred Perry a ramené une interception pour un touché qui a semblé scier les jambes des Blue Bombers à la fin du deuxième quart. Le plaqueur Dario Romero a fait sentir sa présence pendant tout l'après-midi, se permettant même de passer un coup de la corde à linge au quart Kevin Glenn, qui est resté étendu pendant quelques instants.

L'ami Dario peut être assez dérangeant et les Alouettes en savent quelque chose. D'ailleurs, son intensité n'aurait pas nui au cours des dernières semaines.

Après la rencontre d'hier, Ray soulignait les bienfaits que les Eskimos avaient soutirés de leur victoire de la semaine précédente contre les Alouettes, de la confiance qui en avait découlé. Le bémol, c'est bien sûr que les Alouettes avaient leur club B sur le terrain. N'empêche que cette victoire de 37-14 a sûrement aidé les Eskimos à oublier la dégelée de 40-4 qu'ils avaient encaissée au Stade Percival-Molson en septembre.

C'était assez facile à prévoir que les Alouettes accueilleraient une équipe de l'Ouest en finale de division. Les Blue Bombers sont à peine supérieurs aux Argonauts de Toronto et aux Tiger-Cats de Hamilton.

Puisqu'on y est, l'entraîneur-chef des Blue Bombers, Doug Berry, devrait peut-être apprendre à se détendre. Son visage a semblé vieillir de 10 ans au cours de la dernière année. À constamment regarder jouer un club semblable, ça se comprend.

Quelqu'un devrait également dire au gars de l'équipement des Bombers que Gauthier ne s'épelle pas Guathier. Le pauvre Alexandre a disputé le match d'hier vêtu d'un dossard avec le mauvais nom.

Les Alouettes et les Eskimos ont été les acteurs de quelques duels épiques par le passé en finale de la Coupe Grey. Le match de samedi prochain se déroulera une semaine plus tôt, mais promet beaucoup. Ne serait-ce que parce qu'il opposera les deux meilleurs passeurs de la ligue en Calvillo et Ray.