Mike Sherman avait dit qu'il aimerait choisir son quart partant approximativement une dizaine de jours après l'ouverture du camp d'entraînement. Le pilote des Alouettes a confirmé hier que ce ne serait finalement pas le cas.

« Je prendrai probablement une décision la semaine prochaine. On verra bien. Je vais la prendre lorsque je serai à l'aise de le faire. »

Les Alouettes disputeront le premier de leurs deux matchs préparatoires jeudi soir, à Ottawa. Drew Willy et Matt Shiltz, les deux candidats pour le poste de partant, auront alors l'occasion de se démarquer.

« Les deux ont bien fait depuis le début du camp. Ils ont chacun leurs forces et leurs faiblesses. Espérons qu'on fera un bon choix, mais c'est une longue saison et les deux auront l'occasion de jouer en cours de route. »

Sherman l'a déjà dit à plusieurs reprises : jouer au football lorsqu'il n'y a essentiellement pas de contacts et très peu de surprises stratégiquement est beaucoup plus simple que dans les cas contraires. C'est notamment pour cette raison que la défense du coordonnateur Rich Stubler a utilisé le blitz un peu plus fréquemment au cours des derniers jours.

« Ce sera difficile de bien évaluer nos quarts avant de les avoir vus dans un match. Nos joueurs défensifs n'ont pas le droit de les plaquer durant les entraînements. Un quart-arrière ne prend pas toujours les mêmes décisions lorsque la pression s'amène sur lui. Et ceux qui ne prendront pas les bonnes décisions joueront moins », a prévenu Sherman.

Ayant dirigé Brett Favre durant plusieurs années avec les Packers de Green Bay, Sherman a pu compter sur l'un des quarts les plus courageux de l'histoire sur un terrain de football. Favre ne se défaisait jamais du ballon parce qu'il avait peur d'être plaqué. Les attentes de Sherman par rapport à ses quarts-arrières actuels en sont-elles influencées ?

« Inconsciemment, peut-être un peu. Mais nos quarts ont généralement bien réagi face au blitz jusqu'à maintenant et on l'a utilisé assez souvent. Je crois que mes attentes envers nos quarts-arrières sont réalistes. »

Trois jeunes et un mentor

C'est Antonio Pipkin qui a le mieux résumé la situation actuelle des Als au poste de quart.

« Notre groupe est composé de trois jeunes [Pipkin, Shiltz et la recrue Garrett Fugate] et d'un vrai vétéran en Drew [Willy], qui fait un très bon travail avec nous. Il nous offre plusieurs conseils. On a un bon groupe. Il y a parfois des quarts qui sont plus individualistes ou égoïstes, ce qui peut perturber la synergie du groupe. Ce n'est pas le cas ici », a expliqué Pipkin.

Willy se retrouve dans une situation un peu particulière. Il est le quart d'expérience du club, ce qui nécessite de jouer un rôle de mentor jusqu'à un certain point. Au bout du compte, il n'est toutefois pas ici pour enseigner, mais bien pour être le premier quart de l'équipe.

« Je bataille pour le poste de partant, mais j'essaie tout de même de les aider le plus que je peux. J'ai reçu l'aide de quarts-arrières qui étaient plus expérimentés que moi par le passé, alors je veux faire la même chose. »

Même s'il est entendu que Willy et Shiltz bataillent pour le poste de partant et que Pipkin et Fugate font de même pour celui de troisième quart, les quatre hommes disent tous ne pas trop se préoccuper de la hiérarchie pour le moment.

« C'est précisément le genre de chose qui peut diviser l'unité d'un groupe de quarts en un rien de temps », a d'ailleurs noté Pipkin, qui s'est joint aux Alouettes en juillet dernier.

« C'est une saine compétition, mais on s'aide tous mutuellement. On va laisser les entraîneurs faire leur travail, ce sont eux qui prendront les décisions et nous devrons les accepter », a indiqué Shiltz.

Fugate fait bonne impression

Après s'être entraîné devant un ou des membres de l'équipe à Kansas City en novembre dernier, Garrett Fugate a signé un contrat avec les Alouettes en janvier. Le quart de 24 ans n'avait pas joué depuis plus d'un an après s'être déchiré le ligament croisé antérieur d'un genou lors de son dernier match avec l'Université Central Missouri State, en novembre 2016.

« J'ai lancé quelques passes en retard lors des premiers jours du camp, mais il y a évidemment une période d'adaptation avec le 12e joueur et les autres règlements propres au football canadien. Et je n'ai pas joué durant une année entière », a rappelé Fugate.

« Il n'a pas l'air dépaysé depuis le début du camp et c'est une très bonne chose. Ses lectures et son jeu sont solides dans l'ensemble. Je pense qu'il sera éventuellement un solide quart-arrière dans cette ligue », a analysé Khari Jones, coordonnateur offensif et entraîneur des quarts des Alouettes.

« De ce que j'ai vu jusqu'à présent, je suis très excité par rapport au jeu canadien. J'ai très hâte de pouvoir disputer un vrai match et d'obtenir la chance de démontrer ce dont je suis capable. Je pense que l'une de mes principales forces est ma capacité à improviser et à réussir des jeux lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu », a expliqué Fugate, qui a lancé avec une précision plus que convenable jusqu'ici.

Fugate et Pipkin possèdent des outils intéressants et il serait très étonnant qu'ils ne parviennent pas tous deux à se tailler une place dans l'équipe au terme du camp. Cela dit, ils devront patienter avant de pouvoir aspirer au poste de partant, qui reviendra plutôt à Willy ou à Shiltz.

« Matt [Shiltz] est très, très calme pour un jeune quart-arrière, et j'apprécie ça beaucoup. Il est mobile et il réussit des jeux. Il n'est pas hésitant et a confiance en ses moyens », a analysé Jones, qui est également satisfait du jeu de Willy.

« Drew est très constant depuis le début du camp. Il joue bien et prend presque toujours la bonne décision avec le ballon. C'est un quart très intelligent. »

Alouettes c. Rouge et Noir, jeudi (19 h 30) à Ottawa