Le commissaire de la NFL Roger Goodell a maintenu la suspension de quatre matchs imposée à Tom Brady pour son rôle dans le scandale des ballons dégonflés.

En annonçant sa décision, mardi, Goodell a confié que le quart-arrière des Patriots de la Nouvelle-Angleterre avait demandé à un assistant, le 6 mars ou juste auparavant, de détruire le téléphone cellulaire de Brady. C'est le 6 mars que Brady a rencontré l'enquêteur indépendant Ted Wells.

«Il a agi ainsi même s'il était au courant que les enquêteurs avaient demandé d'avoir accès aux textos et autres informations électroniques qui avaient été enregistrées sur ce téléphone, a fait savoir le commissaire.

«Pendant les quatre mois lors desquels le téléphone cellulaire a été utilisé, Brady avait échangé près de 10 000 textos, mais aucun d'entre eux ne peut maintenant être récupéré de cet appareil.»

Dans une déclaration rendue publique en fin d'après-midi, l'agent de Brady, Don Yee, a qualifié l'audition en appel d'«imposture» et affirmé que Goodell «n'avait pas réussi à assurer un processus juste».

De leur côté, les Patriots ont utilisé les termes «folie» et «incompréhensible» dans leur communiqué, et ensuite affirmé qu'ils «croyaient et appuyaient Tom Brady sans équivoque».

Selon le texte de la décision, Brady a reconnu, lors de son témoignage, qu'il était au courant de la demande des enquêteurs pour obtenir des informations venant de son cellulaire avant que l'appareil ne soit détruit.

Après avoir rendu public son rapport, en mai, Wells avait fait savoir à Brady et à Yee qu'il n'avait pas besoin de voir le téléphone, et qu'il aurait accepté une liste des communications.

L'enquête de Wells n'avait aucun pouvoir d'assignation et Brady n'avait pas une obligation juridique de collaborer.

Le vice-président des opérations football de la NFL, Troy Vincent, avait suspendu le quart-arrière vedette des Patriots de la Nouvelle-Angleterre en mai à la suite de l'enquête de Wells. Les Patriots avaient pour leur part été sanctionnés par une amende d'un million $ et la perte de deux choix au repêchage. L'équipe n'a pas fait appel de cette pénalité mais Brady et ses avocats ont plaidé leur cause lors d'une audition d'appel qui a duré 10 heures, le 23 juin.

L'Association des joueurs de la NFL (AJLNF) avait précédemment déclaré qu'elle porterait l'affaire devant les tribunaux si la suspension de Brady n'était pas levée. Dans un communiqué mardi, l'AJLNF a annoncé son intention d'en appeler de la décision, sans toutefois préciser à quelle instance.

Peu de temps après l'annonce de la décision de Goodell, la ligue a déposé un recours dans une cour de district des États-Unis contre l'Association des joueurs, dans lequel elle affirme que le commissaire avait le droit, en vertu de la convention collective, d'imposer une telle sanction dans le cas de «conduite qui, peut-il déterminer, est préjudiciable à l'intégrité du, ou à la confiance envers, le football professionnel».

C'est exactement ce qu'a mentionné Goodell dans la conclusion de sa décision.

«Surtout à la lumière des nouvelles preuves présentées à l'audience - des preuves qui démontrent qu'il a manigancé la destruction de preuves potentiellement pertinentes qui avaient été demandées de façon spécifique par les enquêteurs - mes découvertes et conclusions n'ont pas changé d'une manière qui pourrait avantager M. Brady», a affirmé Goodell.

Mais Yee soutient que le clan Brady s'est vu accorder seulement quatre heures pour présenter une défense, et lorsqu'il a demandé des documents provenant du rapport de Wells, sa requête a été rejetée en vertu du secret professionnel.

«Ainsi, nous n'avions aucune idée sur ce que Wells avait découvert de la part d'autres témoins, et nous ne savions pas ce que ces autres témoins avaient dit», a déclaré Yee. Selon ce dernier, les données électroniques présentées à la défense de Brady ont été ignorées à l'audience en appel.

Brady et les Patriots ont nié avoir eu connaissance de l'usage de ballons dégonflés lors du match de championnat de l'Association américaine contre les Colts d'Indianapolis. Les Patriots ont ensuite vaincu les Seahawks de Seattle au Super Bowl et Brady a été nommé le joueur par excellence du match.

À moins que l'affaire ne soit transférée aux tribunaux, le vétéran quart de 37 ans ratera les quatre premiers matchs de son équipe, incluant la rencontre d'ouverture, le jeudi 10 septembre, à domicile, face aux Steelers de Pittsburgh.

Les Patriots doivent ensuite rendre visite aux Bills de Buffalo et accueillir les Jaguars de Jacksonville, avant de profiter d'un congé pendant la quatrième semaine d'activités. Après cette trêve, les Patriots affronteront les Cowboys, à Dallas. Brady reviendrait au jeu la semaine suivante, face aux Colts, à Indianapolis.

Jimmy Garopolo, un choix de deuxième ronde en 2014, serait probablement appelé à remplacer Brady pendant son absence.