Plusieurs facteurs peuvent expliquer la domination du Rouge et Or au football universitaire. L'intelligence de leurs joueurs est certainement l'un de ceux-ci.

Que ce soit Matthieu Proulx, Luc Brodeur-Jourdain, Pascal Masson ou Patrick Lavoie, les anciens joueurs de l'Université Laval se distinguent généralement par leur esprit. Le nom de Seydou Junior Haidara s'ajoutera bientôt à cette liste.

En plus d'avoir une bonne tête sur les épaules, Haidara est le seul receveur et le seul joueur provenant d'une université québécoise à faire partie des 15 meilleurs espoirs, selon le Bureau de recrutement amateur de la Ligue canadienne de football. Le joueur de 24 ans occupe le 11e rang.

«Je suis heureux d'avoir été évalué à ce que je considère être ma juste valeur. C'est flatteur, mais il ne faut pas oublier que ce genre de classement est très subjectif. Au bout du compte, c'est l'évaluation des équipes qui importe», a commenté Haidara, qui a impressionné bien des gens lors du «combine» de la LCF, en mars dernier à Toronto.

«Je voulais démontrer que j'étais un joueur polyvalent et le genre d'athlète qui pouvait être productif sur les unités spéciales. Et je pense que les équipes ont également pu voir que j'étais une bonne personne lors des entrevues.»

Haidara estime que sa polyvalence sur le terrain et sa compréhension du jeu représentent ses deux principaux atouts. C'est d'ailleurs pour ces raisons qu'il est souvent comparé à Lavoie, qui s'est vite acclimaté au football professionnel à sa première saison avec les Alouettes, en 2012.

«Je jouais un peu le même rôle que lui avec le Rouge et Or. Parce qu'il est un peu plus costaud que moi, il est davantage un centre-arrière ou un ailier rapproché capable d'être un ailier espacé, tandis que je suis plus un ailier espacé capable d'être un centre-arrière ou un ailier rapproché», précise Haidara.

Compte tenu du succès de Lavoie à sa première saison avec eux, les Alouettes pourraient-ils se tourner vers le Rouge et Or pour une deuxième année de suite lors du repêchage d'aujourd'hui? Ils possèdent 3 des 14 premiers choix et l'ajout d'un receveur canadien à leur formation ne serait pas un luxe.

«Je n'ai aucun contrôle sur ça. Si les Alouettes ne me repêchent pas, c'est qu'ils préféreront d'autres joueurs. L'équipe qui me choisira aimera les choses que je peux apporter, alors je ne serai pas déçu d'une façon ou de l'autre», dit Haidara, qui a commencé sa carrière de footballeur à 11 ans lors d'un camp junior organisé par les Alouettes.

Un futur entraîneur

Étudiant en intervention sportive, Haidara est convaincu qu'il deviendra entraîneur lorsque sa carrière de joueur sera terminée. Il est d'ailleurs déjà entraîneur d'une équipe de basketball juvénile AAA. Il entend toutefois jouer le plus longtemps possible... et commencer sa carrière dans la LCF le plus tôt possible.

«Je me prépare comme si j'allais jouer professionnellement dès cette année», a indiqué Haidaira, qui pourrait disputer une dernière saison avec le Rouge et Or s'il ne parvenait pas à se tailler un poste dans la LCF en 2013.

Mais chaque chose en son temps. Grâce à sa performance au «combine» et de très bonnes séries éliminatoires l'automne dernier (9 attrapés pour 289 verges et 2 touchés), Haidara connaîtra la joie d'être repêché, aujourd'hui.

«Plusieurs personnes voulaient regarder le repêchage avec moi, alors ma soeur a décidé d'organiser une rencontre dans un restaurant. Je vais donc regarder le repêchage avec ma famille et mes amis. Je vais vivre l'expérience avec les gens que j'aime, et c'est important.»