La perception et la réalité sont souvent deux choses bien différentes dans le monde du sport. Des exemples qui le confirment, on pourrait en nommer jusqu'au Super Bowl.

Au hockey, Jay Bouwmeester continue d'être perçu comme un défenseur de premier plan, lui qui n'a toujours pas disputé un match de séries depuis les rangs midget. Au baseball, il y a eu l'une des grandes frimes du dernier quart de siècle, le fameux Moneyball de Billy Beane.

Il y a une dizaine d'années, les Athletics d'Oakland ont gagné quelques championnats de division parce que les trois autres équipes du groupe étaient exécrables, et parce qu'ils possédaient trois des meilleurs jeunes lanceurs partants des ligues majeures: Tim Hudson, Mark Mulder et Barry Zito. Pas parce qu'ils avaient embauché de bons frappeurs à bon prix, contrairement à la croyance populaire.

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On a tout de même écrit un livre sur le sujet, puis le film a suivi, cette année. Le succès de Moneyball a justement été beaucoup plus commercial qu'autre chose, n'en déplaise aux défenseurs des sabermetrics.

Mais comme dirait Richard Desjardins, on n'est pas ici pour jaser baseball, alors causons des Chargers de San Diego, si vous le voulez bien. Certainement l'une des équipes les plus talentueuses de l'histoire de la NFL. Non? C'est pourtant ce que nous répètent les «experts» de la NFL jusqu'à plus soif. À les entendre, on jurerait que les Chargers sont dans la même ligue que les Steelers de 1978, les 49ers de 1989, et les Cowboys de 1993. Les bagues en moins.

Pourtant, à part Antonio Gates - qui n'est plus l'ombre du joueur qu'il a déjà été -, les abonnés du Pro Bowl sont rares à San Diego, surtout en défense. Lorsque Shaun Phillips est votre meilleur joueur défensif, ce n'est pas de très bon augure. Le secondeur n'est pas vilain, certes, mais on est loin de DeMarcus Ware ou de James Harrison.

La défense des Chargers aurait besoin d'un joueur capable de presser le quart, d'un joueur dominant sur leur première ligne; d'un demi de coin talentueux en couverture et d'un secondeur solide contre la course. Ensuite, on pourra parler.

À vrai dire, les Chargers formaient l'une des équipes les plus talentueuses de la NFL de 2004 à 2007. LaDainian Tomlinson et Gates étaient au sommet de leur art; Shawne Merriman était terrifiant; Jamal Williams était dominant... Le problème, c'est qu'on s'approche dangereusement de 2012.

Comme les A's au baseball, les Chargers ont bénéficié d'un groupe faible afin d'empiler les championnats de division. Or, depuis 2004, leur fiche cumulative contre les cinq meilleures équipes de la Conférence américaine (les Patriots, les Steelers, les Colts, les Ravens et les Jets) est de 11-15, en incluant les matchs éliminatoires. Assez ordinaire.

Drew Brees

Norv Turner mérite-t-il une partie des critiques pour la fiche de 4-7 des Chargers et leur série de six défaites? Évidemment. Combien d'occasions un entraîneur-chef peut-il obtenir avant qu'on se rendre à l'évidence qu'il n'est pas capable de faire le boulot?

Mais le premier responsable de l'état actuel des Chargers, c'est le directeur général A.J. Smith. C'est lui qui a congédié Marty Schottenheimer après une saison de 14-2. C'est lui qui a laissé partir Michael Turner et Darren Sproles. Et surtout, c'est lui qui a préféré Philip Rivers à Drew Brees.

Au moment où l'équipe avait atteint sa pleine maturité, en 2006, Rivers a amorcé sa première saison à titre de partant. Pendant ce temps, Brees faisait des flammèches en Louisiane. C'est ce qu'on appelle un manque de vision et de timing.

En dépit de la mauvaise saison qu'il traverse présentement, Rivers est un bon quart-arrière. Il ne sera toutefois jamais aussi bon que son prédécesseur. Et il ne sera jamais le rassembleur qu'est Brees, bien au contraire...

Les Chargers n'auraient peut-être pas gagné un titre avec Rex Ryan, contrairement à ce que pense le pilote, mais si Brees était resté à San Diego, il n'y a aucun doute dans mon esprit qu'ils auraient remporté leur premier Super Bowl.

Les choix de Miguel

Participez à notre pool NFL sur lapresse.ca/pools. Pour faire vos choix, vous devez attribuer une valeur (de 1 à 16) à chaque match, selon votre niveau de confiance. Plus une victoire vous semble évidente, plus vous devez accoler une valeur élevée à cette rencontre. Chaque bon choix (victoire) rapporte la valeur choisie. Chaque semaine, notre expert Miguel Bujold vous propose ses choix (en caractères gras) pour les matchs du week-end.

JEUDI 20h20

Philadelphie 14, Seattle 31 (4)

DIMANCHE 13h

Oakland c. Miami (3)

Tennessee c. Buffalo (6)

Kansas City c. Chicago (11)

Denver c. Minnesota (7)

Jets de NY c. Washington (2)

Cincinnati c. Pittsburgh (8)

Atlanta c. Houston (10)

Caroline c. Tampa Bay (5)

Indianapolis c. Nouvelle-Angleterre (16)

DIMANCHE 16h

Baltimore c. Cleveland (13)

Dallas c. Arizona (9)

Green Bay c. Giants de NY (12)

St. Louis c. San Francisco (15)

DIMANCHE 20h20

Detroit c. La Nouvelle-Orléans (14)

LUNDI 20h30

San Diego c. Jacksonville (1)

La semaine dernière: 8-8, 100 points

Total de la saison: 100-76, 900 points