Deuxième du classement des pilotes derrière Jenson Button (McLaren), Fernando Alonso, dont la Ferrari n'est clairement pas la voiture la plus performante du plateau, semble danser sur un fil pour se maintenir aux avant-postes du Championnat du monde de Formule 1.

L'Espagnol doit sa position très honorable à sa régularité, malgré un abandon sur casse moteur en Malaisie.

 

Vainqueur du premier Grand Prix à Sakhir (Bahreïn), quatrième à Melbourne et à Shanghai, deuxième dimanche à Barcelone, le double champion du monde (2005 et 2006) sait qu'il s'en tire bien.

«J'ai rencontré deux fois des problèmes de moteur, une fois un souci de boîte de vitesses, j'ai commis un faux départ, plusieurs courses ont été chaotiques... et malgré cela je suis trois points derrière (Button). Je suis content», a-t-il souligné après la course.

Car avec une Ferrari légèrement en retrait par rapport aux Red Bull, meilleures voitures du plateau, et aux McLaren, Alonso visait très timidement le podium à Barcelone. «Faire quatrième était tout ce que nous pouvions viser», a-t-il expliqué dimanche, alors qu'il avait atteint ce rang en qualifications samedi.

Mais une sortie de piste assortie d'un problème de freins de Sebastian Vettel (Red Bull) en fin de course lui a permis de gagner une place. Puis Lewis Hamilton (McLaren), visiblement victime d'un problème de suspension, s'est écrasé contre un mur, sans dommage pour lui, dans l'avant-dernière boucle.

«C'est une super sensation de gagner quelques positions dans les derniers tours de manière inattendue. Pour moi, le goût est encore meilleur que celui d'un dépassement», a-t-il commenté, rappelant avoir «obtenu plus qu'il ne pensait».

La voiture pour gagner

Contrasté, donc, pour l'Espagnol, le Grand Prix d'Espagne s'est avéré à l'image de son début de saison. À deux différences, de taille. La pluie, un temps attendue, n'a finalement pas perturbé la course. Et les Red Bull, avec la victoire de Mark Webber, ont obtenu un résultat conforme à leur valeur.

Mais les défaillances de Vettel et de sa monoplace ont rappelé l'incapacité de l'écurie britannique à répondre présent au rendez-vous. Comme lors des quatre premières courses de la saison, où elles n'ont gagné qu'une fois, alors qu'elles avaient raflé systématiquement la pole.

«Red Bull va très bien. Red Bull est imbattable. Red Bull nous a mis une seconde. Mais on est devant eux au Championnat !», ironisait Alonso samedi.

Et au classement constructeurs, McLaren (119 points) n'a que trois points d'avance sur Ferrari (116 contre 113 à Red Bull). Vettel et Webber, avec respectivement 60 et 53 points, sont, quant à eux, très proches de l'Espagnol (67).

Mais l'avantage technique que possède Red Bull sur les autres monoplaces ne semble pas près de s'amenuiser. «On devrait être» au même niveau à Monaco, prochaine course du calendrier dimanche, a prédit l'Australien.

Pour vaincre ce mauvais sort, Alonso, habituellement tourné vers le futur, préfère puiser sa force dans le passé.

«L'an passé, Brawn GP a gagné 7 courses, et ensuite Red Bull les a rattrapés. À la fin, McLaren et Ferrari étaient en position de gagner. (...) Les différences qu'il y a en début de saison sont importantes, mais elles ne sont pas irrécupérables», a-t-il observé.

Et l'Espagnol d'assurer: «le Championnat est encore long. Je pense que nous avons le package, la voiture pour gagner le Championnat. Cela reste l'objectif.»