La Formule 1 va devoir modifier ses habitudes ce week-end avec le tout premier Grand Prix disputé de nuit, dimanche à Singapour, qui va obliger tous les pilotes, ingénieurs et mécaniciens à adapter leur rythme de vie et de travail à un planning tout à fait inédit.

D'ordinaire, les séances libres se déroulent en fin de matinée les vendredi et samedi. Les qualifications prennent place le samedi après-midi juste après le déjeuner et la course se court le dimanche, également en début d'après-midi.

A Singapour, oubliez tout ! La première séance libre vendredi débutera à 19h00, la seconde à 21h30. Les qualifications ne se dérouleront samedi qu'à partir de 22h00, l'heure la plus extrême du week-end. La course partira à 20h00.

Ce planning en heures locales va permettre aux téléspectateurs européens et nord-américains de suivre le Grand Prix à l'heure habituelle: il sera par exemple 14h00 en France ou 8h00 au Québec dimanche à l'extinction des feux sur la grille de départ.

Mais tous les acteurs de la Formule 1 vont devoir s'adapter à cette première.

«Techniquement le fait que la course se déroule la nuit ne change pas grand chose, les réglages sont identiques, indique Mike Gascoyne, le directeur technique de Force India. La plus grosse différence se situe dans le planning. On va finir de travailler beaucoup plus tard que d'habitude.»

«En général, on travaille par exemple durant huit heures après les séances d'essais du vendredi, ce qui va nous faire terminer à sept heures du matin samedi ! En fait, on va essayer de rester calés sur l'heure européenne, ajoute-t-il. Ce sera important d'éviter le décalage horaire et la fatigue, c'est là que se produisent les erreurs.»

Rester à l'heure européenne

Après mûre réflexion, toutes les équipes ont pris une décision identique et décidé de rester à l'heure européenne, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes.

«Il ne va pas falloir s'adapter à l'heure locale, c'est l'inverse de ce que l'on fait d'habitude, explique le leader du championnat du monde, Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes). Pour les pilotes, les heures de repas, de repos et de lever vont être les heures européennes. Donc lorsqu'on va se lever ce sera le début d'après-midi ici, et on ne se couchera probablement pas avant trois heures du matin.»

Toutes les équipes se sont entourées de précautions pour ne pas troubler cette inhabituelle «non-adaptation». Et aucun détail n'a été négligé.

«On fait tout pour que ce planning inhabituel n'ait pas de répercussions sur nos performances, précise Heikki Kovalainen, le second pilote McLaren-Mercedes. Par exemple, les chambres d'hôtel seront complètement dans le noir pour qu'on puisse dormir tard dans la journée. Et on s'est assuré que le téléphone ne sonnera pas, que le personnel d'entretien n'entrera pas dans les chambres à une heure où ils ne sont pas habitués à trouver les gens encore au lit...»

«Ce sera difficile parce que le corps est naturellement enclin à s'adapter en raison de facteurs extérieurs, comme la lumière, la température ou l'humidité», redoute le Finlandais.