Le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Max Mosley, éclaboussé par un scandale sexuel, a obtenu mardi un vote de confiance à l'assemblée générale extraordinaire de la FIA, au grand dam des principales fédérations nationales qui pourraient claquer la porte.

Max Mosley a largement obtenu la majorité des voix qui lui permettaient de rester en poste, lui qui a toujours refusé de démissionner. Il a ainsi recueilli 103 votes en sa faveur, contre 55 défavorables, sept abstentions et quatre bulletins invalides.

Entré en catimini par une porte dérobée dans les locaux de la Fédération internationale Place de la Concorde à Paris, Max Mosley ne s'est pas exprimé publiquement, ni avant le vote, ni après.

À la sortie de l'assemblée générale, peu avant 13h00, plusieurs participants à la réunion ont expliqué que Max Mosley dans son allocution avait remis en avant son rôle dans les négociations majeures où la FIA est partie prenante, comme les Accords Concorde qui régissent les droits commerciaux de la Formule 1, actuellement en cours de renégociation.

Il a redit que d'ici la fin de son mandat, à l'automne 2009, il n'assurerait plus de fonctions publiques de représentation pour le compte de la FIA. Il était déjà resté discret lors du Grand Prix de Monaco il y a 10 jours et avait laissé ses fonctions de représentation à son adjoint Marco Piccinini.

Scission

Max Mosley n'a en revanche évoqué que très brièvement les faits qui lui sont reprochés et n'a pas formulé d'excuses.

Son aura auprès des petites fédérations nationales lui a toutefois permis de sauver sa place mais les plus importantes ont toutes voté contre lui.

La première à réagir a été la fédération allemande, qui a décidé ni plus ni moins de suspendre toute collaboration avec la FIA tant que Max Mosley sera à sa tête.

D'autres pourraient très rapidement lui emboîter le pas.

«On ne va pas se précipiter pour prendre une décision, a indiqué Robert Darbelnet, président de l'Automobile club américain (AAA), à la sortie de l'assemblée générale. Mais il n'est pas impossible d'assister à une division, voire à une complète scission avec la FIA qui pourrait offrir une opportunité aux fédérations ayant des idées identiques de constituer un organe représentatif sous une forme différente».

Guido Van Woerkom, président de la Fédération néerlandaise, s'est dit lui aussi mécontent de l'issue du vote. Il a rappelé qu'avec une trentaine d'autres grandes fédérations nationales il avait milité en faveur de la démission de Max Mosley.

«Nous allons à présent nous réunir et peut-être prendre une décision» comme celle de l'Adac, a confié M. Van Woerkom.

Le président de la Fédération française du sport automobile Nicolas Deschaux, qui avait lui aussi rejoint ce groupe demandant la démission de Max Mosley, a également voté contre le président de la FIA. «Moi j'ai une moralité», a-t-il tranché à l'issue de l'assemblée générale.