Car l'action, hier, se jouait avant tout dans les coulisses. La nouvelle du déclassement de Fernando Alonso était tombée samedi soir, trois minutes à peine avant minuit. Le paddock était vide, et la plupart de ses fidèles n'apprirent la nouvelle qu'hier matin, en arrivant au circuit.

Car l'action, hier, se jouait avant tout dans les coulisses. La nouvelle du déclassement de Fernando Alonso était tombée samedi soir, trois minutes à peine avant minuit. Le paddock était vide, et la plupart de ses fidèles n'apprirent la nouvelle qu'hier matin, en arrivant au circuit.

Commence alors le ballet dont l'énorme unité mobile de l'écurie McLaren (pompeusement baptisée «brand center») a constitué le décor toute la journée durant.

10h05 Le père de Fernando Alonso, accompagné par Luis Garcia Abad, son manager, quittent le motorhome McLaren pour se rendre chez Renault.

Ils y ont rendez-vous avec Flavio Briatore, le patron de l'équipe française, sans doute pour discuter des modalités d'un éventuel retour du champion espagnol chez la marque au losange.

10h25 Au sein du «Brand Center», Lewis Hamilton est convoqué dans le bureau de Ron Dennis, le patron de l'écurie, au troisième étage. Il est suivi par Martin Whitmarsh et John Neale, les deux autres dirigeants de l'équipe anglaise, pour expliquer les événements de la veille. Le jeune Britannique s'excuse de son erreur et jure qu'il ne recommencera plus.

17h10 La course est terminée. Ron Dennis tire les conclusions de son noir week-end. L'équipe McLaren n'a pas encore perdu le championnat, mais elle ne parviendra à le remporter qu'au prix d'une ferme mise au point à l'adresse de ses deux pilotes.

«Nous formons une équipe, explique alors Dennis. Nous allons discuter de toute cette histoire entre nous avant le Grand Prix de Turquie. Mais une équipe, c'est aussi une famille, c'est un art de vivre, cela ne fonctionne que si tout le monde travaille dans le même sens. Je ne veux pas entendre parler des individus»

Le Britannique ne l'avoue pas, mais ses propos sont avant tout destinés à Fernando Alonso, son père et son manager. Soit ceux qui semblent chercher à quitter le navire. Mêlé à un ballet aussi complexe, comment aurait-on pu prêter la moindre attention à la course, hier après-midi?