Portant d'épaisses tresses traditionnelles fraîchement taillées au lieu de ses habituelles tresses rastas, Manny Ramirez s'est donné une allure légèrement différente en vue de la série de championnat de la Ligue nationale.

Sur le terrain, il reste toutefois le même bon vieux Manny. Il continue de frapper en lieu sûr. 

Ramirez a changé l'esprit qui règne chez les Dodgers de Los Angeles, alors qu'il les a menés dans les séries à l'aide d'une performance dynamique après avoir forcé les Red Sox de Boston à se départir de lui.

Profitant du coup de bâton de leur nouveau cogneur et de quelques belles performances au monticule, les Dodgers ont balayé les Cubs de Chicago, qui étaient pourtant les favoris, au premier tour éliminatoire. Il ne sera pas aussi facile de se débarrasser des Phillies de Philadelphie dans la série de championnat.

«Ils ont la meilleure équipe, a déclaré Ramirez, mercredi. Ces gars-là sont formidables. Nous ne pensons pas que nous sommes meilleurs qu'eux, mais la clé dans les séries, c'est de s'y qualifier et après, tout peut arriver.»

Le premier match aura lieu jeudi soir à Citizens Bank Park à Philadelphie, alors que Derek Lowe (14-11) sera au monticule pour les Dodgers face à Cole Hamels (14-10).

Les deux équipes misent sur plusieurs excellents joueurs et un beau mélange de personnalités, mais toute l'attention était dirigée vers Ramirez la veille de la première rencontre. Les caméras et les micros suivaient l'énigmatique voltigeur de gauche partout avant la séance d'entraînement des Dodgers.

Ramirez a réagi avec calme.

«Je n'en suis pas à mon premier rodéo», a-t-il lancé.

Il a été charmant, drôle et humble, répondant aux questions pendant près de 20 minutes et abordant toutes sortes de sujets.

Manny a dit adorer la Californie, mais il n'a pas encore appris à faire du surf. Il n'a pas la patience de soutirer 200 buts sur balles par année comme Barry Bonds. Il prend plaisir à jouer sous les ordres du gérant Joe Torre.

Il ne fallait pas, toutefois, interroger Ramirez au sujet de ses derniers jours à Boston, qui ont pris fin dans l'amertume.

«Je ne veux pas parler du passé, a-t-il dit. Je ne regarde pas derrière. Je regarde devant. Je n'ai rien de mal à dire sur Boston.»

Même chose en ce qui concerne ceux qui l'ont critiqué.

«Mes coéquipiers savent quel genre de gars je suis. Je n'ai pas besoin d'en dire plus», a affirmé Ramirez.

Ramirez, qui a été le joueur par excellence de la Série mondiale en 2004, a déjà deux bagues de championnat, toutes deux récoltées durant ses sept années et demie avec les Red Sox. Il en veut une autre avec les Dodgers, qui ne seraient pas ici sans lui.

Ramirez a conservé une moyenne au bâton de ,396 avec 17 circuits et 53 points produits en 53 matchs du calendrier régulier avec Los Angeles. Il a eu un impact important sur le terrain aussi, créant une atmosphère plus détendue dans le vestiaire en faisant jouer de la musique forte et en montrant à ses coéquipiers comment avoir plus de plaisir.

«Il s'est parfaitement marié à l'équipe à cause de notre jeunesse, a noté Lowe, qui a également joué avec Ramirez à Boston. C'a été formidable pour nos jeunes frappeurs de voir comment une super-vedette fait ses affaires sur une base quotidienne, comment il se prépare, comment il ne laisse pas un seul lancer ou une seule mauvaise présence au bâton l'affecter.»

Au cumulatif, Ramirez a présenté une moyenne de ,332 avec 37 circuits et 121 points produits cette saison. Il a continué de torturer les lanceurs dans les séries, obtenant cinq coups sûrs en 10 présences avec deux circuits, trois points produits et quatre buts sur balles contre Chicago.

Ramirez a frappé en lieu sûr dans 38 de ses 43 derniers matchs éliminatoires, pour une moyenne de ,350 au cours de cette séquence. Ses 26 circuits frappés en carrière dans les séries sont un sommet dans les annales du baseball.

Cela fait-il de lui le véritable Monsieur Octobre?

«J'essaie simplement de me présenter sur le terrain détendu, et de faire de mon mieux», a dit Ramirez.